La police avait découvert de la pornographie juvénile dans l'ordinateur du meurtrier Russell Williams, mais cette accusation n'a pas été portée contre lui en échange d'un plaidoyer de culpabilité, selon un livre qui vient de paraître.

Le criminel refusait d'admettre qu'il avait téléchargé des photographies d'adolescentes dans des positions explicites, affirme le journaliste Timothy Appleby, du quotidien The Globe and Mail, dans son livre A New Kind of Monster.

Une source a expliqué à l'auteur que Williams ne voulait pas faire face aux conséquences, pour sa réputation, d'une accusation de possession de matériel pornographique juvénile. Il a néanmoins accepté de plaider coupable aux accusations de meurtres et d'agression sexuelle.

Le livre plaide que l'esprit du colonel Williams fonctionne différemment de celui d'autres tueurs en série, notamment quant à sa conception de la honte.

«Dans l'armée, on peut tuer des gens, c'est accepté, c'est dans le domaine des comportements acceptables. Et dans une guerre, le viol en fait partie aussi. Par contre, les crimes perpétrés contre les enfants n'en font pas partie», a affirmé à M. Appleby la source, qui a travaillé au dossier. «Il n'y avait personne d'autre dans son groupe social qui s'adonnait à ce genre d'activité, ce qui faisait de lui un individu vraiment à part.»

L'ancien commandant de la plus importante base de l'armée de l'air canadienne a plaidé coupable, en octobre 2010, à deux chefs d'accusation de meurtre prémédité, pour la mort de la caporale Marie-France Comeau et de Jessica Lloyd.

Williams a aussi reconnu sa culpabilité en lien avec deux chefs d'agression sexuelle et 82 chefs d'introduction par effraction, pour des crimes commis en 2007.

Le colonel tombé en disgrâce totale documentait méthodiquement ses crimes, prenant des photos et tournant des vidéos de ses actes. Il s'était aussi constitué une vaste collection de sous-vêtements volés à des femmes et des jeunes filles.

Williams a été condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans.

Après son plaidoyer de culpabilité, les Forces armées canadiennes lui ont retiré son grade de colonel et ont brûlé son uniforme, une décision qualifiée de sans précédent par certains vétérans.