Jean-Claude Rochefort, un blogueur qui a fait l'apologie du tueur de l'École polytechnique, vient d'être condamné à des travaux communautaires assortis d'une probation de deux ans pour avoir possédé illégalement une arme à feu.

Le blogueur a été arrêté en décembre 2010, deux jours avant le 20e anniversaire de la tuerie de Polytechnique. Au tribunal, jeudi, l'homme de 62 ans a coupé court au processus judiciaire. Il a reconnu sa culpabilité à un chef de possession illégale d'arme à feu devant le juge Gilles Cadieux, de la Cour du Québec.

Du coup, il a été libéré de l'accusation d'avoir proféré des menaces de mort qui pesait sur lui. Le magistrat l'a condamné à faire 50 heures de travaux communautaires. Il lui sera interdit de posséder des armes durant 10 ans.

Avant de l'arrêter, la police l'avait sommé plusieurs fois de stopper ses menaces envers les femmes sur son site internet. Au moment de son arrestation, un juge l'avait même qualifié de «bombe à retardement» et avait refusé de lui rendre sa liberté.

Rochefort avait pu obtenir sa libération devant un autre juge par la suite. À l'époque, son avocat, Guillaume Langlois, a fait valoir que son client ne faisait qu'exprimer ses opinions sur internet et ne proférait pas de menaces.

Un mois avant son arrestation, Radio-Canada a révélé l'existence de trois sites dans lesquels Rochefort se servait de plusieurs pseudonymes pour exprimer des idées antiféministes sous forme de textes et d'illustrations.

On pouvait y voir un policier qui disait à Marc Lépine: «STP Marc, rends-nous service: tue toutes ces salopes.» Ou encore une carte Google pointant l'École polytechnique et montrant une femme au centre d'une cible avec une croix gammée dans un symbole du féminin: «Où cela pourrait se passer de nouveau avec les bonnes personnes et le bon équipement.» En 1989, Marc Lépine a tué 14 femmes à l'École polytechnique, à Montréal, avant de se donner la mort.