Arrêté pour conduite avec les facultés affaiblies en pleine opération de déneigement, le 16 février 2007, Richard Forest, col bleu de la Ville de Montréal, n'était pas au bout de ses peines. En fouillant son sac, au poste, la police a découvert 10 sachets de marijuana.

C'est ce qu'est venu dire l'agent Jean Girard du SPVM, qui témoignait hier au procès de M. Forest, au palais de justice de Montréal. Âgé de 53 ans, l'employé de la Ville de Montréal est accusé de possession simple de marijuana. Plus tard, il doit avoir deux autres procès pour avoir conduit avec les facultés affaiblies dans le cadre de son travail, le 16 février 2007 et le 23 février 2009. Il est toujours employé de la Ville.

Rue bloquée et odeur d'alcool

Hier, devant le juge Robert Leblond, l'agent Girard a relaté les circonstances de l'événement du 16 février 2007. Ce jour-là, il répondait à un appel avec une collègue pour une fuite de gaz, vers 17h45, quand il s'est retrouvé derrière un camion de la Ville qui bloquait en partie la rue Des Érables. Le conducteur, M. Forest, était descendu de son véhicule pour installer des pancartes de déneigement. En s'approchant pour lui parler, le policier a senti une odeur d'alcool. Après quelques palabres, le policier a emmené M. Forest dans le véhicule de patrouille et l'a fait souffler dans l'appareil d'alcootest. Il a dû recommencer quatre fois parce qu'il n'avait pas soufflé les deux premières fois et a soufflé trop légèrement à la troisième. La quatrième fois, l'appareil a indiqué «Fail». M. Forest a été arrêté.

Le policier a fouillé le véhicule de la Ville et pris un sac, manifestement d'effets personnels. «Hey, touche pas à mon sac, s'est écrié M. Forest. C'est plein d'objets sexuels!» Le policier lui a répondu que le sac devait le suivre.

M. Forest aurait raconté qu'il était allé dîner avec sa conjointe au St-Hubert, où ils avaient bu une bouteille de vin. Il savait pourtant qu'il lui était interdit de boire lorsqu'il travaillait. Néanmoins, en fouillant M. Forest, le policier a trouvé dans sa poche une cannette de bière intacte.

Fouille

Une fois au poste, le policier a fouillé le fameux sac, qui ne contenait aucun objet sexuel. Par contre, il y avait un drôle d'étui à crayons en forme de raton-laveur en peluche. Celui-ci dégageait une forte odeur de marijuana et faisait un bruit intrigant quand le policier le tâtait. En l'ouvrant, le policier a trouvé 10 sachets contenant ce qui semblait être de la marijuana - environ 23 grammes au total, a évalué le policier.

Le procès se poursuivra à une date ultérieure qui sera fixée le 17 mars. Me Roxane Hamelin tentera de faire exclure la preuve - le contenu du sac - au motif que les droits de M. Forest n'auraient pas été respectés. Hier, elle a réussi à faire exclure des propos que M. Forest a tenus au poste de police après son arrestation.