L'avocat d'un Canadien soupçonné par Washington de soutenir un groupe terroriste meurtrier a indiqué jeudi que son client contestera son extradition vers les États-Unis.

«Je crois que n'importe quel Canadien souhaiterait rester au Canada pour faire face à ces accusations», a dit Me Bob Aloneissi à l'extérieur de la salle d'audience.

Sayfildin Tahir Sharif, Canadien d'origine irakienne âgé de 38 ans, a été arrêté par la Gendarmerie royale du Canada mercredi, à Edmonton, à la demande du FBI.

Le père de famille a comparu brièvement jeudi, escorté par trois policiers. La prochaine audience doit se tenir dans une semaine. Son avocat a estimé que les procédures sur l'extradition pourraient durer plusieurs mois.

Il y aura une période d'environ 60 jours au terme de laquelle une audience d'extradition sera fixée, probablement au cours des six mois suivants, a affirmé Me Aloneissi. Par la suite, le juge déterminera si Sharif devrait être extradé, une décision qui devra être revue par le ministre fédéral de la Justice, a ajouté l'avocat.

Un appel de la décision pourrait être interjeté.

Sharif est accusé aux États-Unis d'avoir soutenu un réseau terroriste international impliqué dans un attentat suicide en Irak qui avait causé la mort de cinq soldats américains. L'attentat d'avril 2009 près d'une base avancée à Mossoul avait aussi blessé plusieurs autres soldats. Sharif risque la prison à vie s'il est reconnu coupable.

Le département américain de la Justice a indiqué que Sharif a été accusé sur la base de preuves colligées grâce à de l'écoute électronique autorisée par la justice canadienne.

Le FBI soutient que le même groupe terroriste serait responsable d'un autre attentat suicide qui a eu lieu le 31 mars 2009 à un poste de police, et qui a coûté la vie à sept Irakiens.

Sharif, de taille mince, les cheveux noirs et arborant la barbichette, a comparu en cour vêtu de l'uniforme de prison bleu. Il est resté de glace durant l'audience et s'est entretenu brièvement avec son avocat.

Me Aloneissi a dit avoir rencontré jeudi son client pour la première fois.

«Nous tentons tous de comprendre la nature des accusations. Cela prendra un certain temps également à mon client, je crois, pour comprendre, a-t-il soutenu. Il s'agit probablement d'accusations parmi les plus graves auxquelles peut faire face un individu.»

Sharif travaillait pour des compagnies de construction à Edmonton.

La GRC a affirmé avoir un profil détaillé de l'accusé, mais ne pas pouvoir dévoiler les informations sur son passé avant qu'elles ne soient soumises à titre de preuve au cours de l'audience sur l'extradition.