Un importateur de l'Ontario, J.G.J. Rodriguez Co., devra comparaître au palais de justice de Montréal, en mars prochain, pour avoir illégalement importé au Canada des cochons d'Inde destinés... à la consommation humaine.

Le 16 avril 2009, 20 caisses de 12 carcasses ont été saisies dans un camion qui arrivait à la frontière canadienne en provenance des États-Unis. Les accusations (importation de denrées prohibées, importation de viande prohibée et fausse déclaration) n'ont été portées que récemment.

Le cochon d'Inde est un mets traditionnel de choix en Amérique du Sud, notamment au Pérou, où on en fait couramment l'élevage dans les familles rurales. La sympathique bestiole qui, visuellement, ressemble beaucoup plus à un rat qu'à un cochon, s'apprête de différentes façons: en ragoût, en brochettes, mais aussi, petite fantaisie de la gastronomie péruvienne, rôtie et servie entière avec la tête et les dents. Pas sûr que la vue du rongeur écartelé dans l'assiette excite les papilles du Nord-Américain moyen...

Questionnée par La Presse, Rocio Bazam, propriétaire du restaurant péruvien Pat'el Palo, à Montréal, signale qu'on lui demande parfois s'il y a du cochon d'Inde au menu. En général, ce sont des gens d'Amérique du Sud, mais il y a aussi des Québécois pure laine qui ont voyagé, ont goûté et ont aimé, dit-elle. «Personnellement, j'aime ça, et on dit que c'est très nutritif», dit Mme Bazam. Mais bon, le cochon d'Inde n'est pas au menu du restaurant parce qu'il n'est tout simplement pas accessible. «Je sais que quelqu'un a voulu en importer il y a quelques années, mais on lui a dit que c'était interdit,» se souvient-elle.

L'importation de denrées est strictement réglementée. Selon Me Marc Tardif, procureur aux poursuites pénales du Canada dans ce domaine, il n'existe pas d'entente entre les pays producteurs de cochons d'Inde et le Canada. Dans le cas de la firme J.G.J. Rodriguez, «elle est poursuivie pour avoir tenté d'importer illégalement de la viande. Le fait que ce soit du cochon d'Inde n'est qu'accessoire. Il y a des protocoles à respecter», dit Me Tardif.