Nicola Dimarco, proche de la mafia montréalaise, a recouvré la liberté, hier, après s'être reconnu coupable d'avoir eu illégalement en sa possession une arme à feu chargée, d'avoir tenu une maison de jeu illégale et d'avoir profité des fruits de la criminalité.

L'homme de 41 ans a été arrêté en même temps que quatre autres personnes proches de la mafia dans la seconde vague d'arrestations de l'opération Colisée, en novembre 2008. Il avait été libéré jusqu'à son procès, à la condition notamment de ne pas posséder d'arme. Or, en juillet dernier, il a été de nouveau arrêté en possession d'une arme à feu chargée.

Le soir du meurtre du patriarche de la mafia italienne montréalaise, Nicolo Rizzuto, le commandant de la division du crime organisé de la police de Montréal avait cité l'exemple de l'arrestation récente de Dimarco en parlant des tensions au sein du monde interlope. «Il y a eu entre autres les arrestations de Nicola Dimarco, de Tony Mucci et de Tony Magi, alors qu'ils étaient en possession de gilets pare-balles et de voitures blindées», a dit le commandant Denis Mainville, lors d'un point de presse sur la scène du crime le 10 novembre dernier.

Malgré tout, Dimarco est de nouveau libre, du moins jusqu'au mois d'avril. Il a comparu devant deux juges, l'un de la Cour supérieure et l'autre de la Cour du Québec, hier, pour régler tous ses dossiers en échange d'une libération provisoire d'ici aux plaidoiries sur la peine, prévues le 1er avril. La raison pour laquelle les juges ont accepté de le libérer est frappée d'un interdit de publication.

Opération Colisée, phase 2

La seconde phase de l'opération Colisée a eu lieu deux ans presque jour pour jour après la vaste opération policière qui avait fortement ébranlé le clan Rizzuto, en novembre 2006. Dimarco avait alors été accusé d'avoir tenu une maison de jeu illégale sur le boulevard Jean-Talon, à Montréal, en même temps que Giuseppe Sollecito, Giuseppe Colapelle, Girolamo Del Balso et Louis Marcone. Les faits se sont déroulés entre octobre 2005 et novembre 2006.

«M. Dimarco organisait les parties. Il était chargé de collecter l'argent des perdants et de payer les gagnants. Il était en lien direct avec Francesco Del Balso, qui était l'une des têtes dirigeantes de l'organisation criminelle avec Francesco Arcadi», a expliqué la procureure fédérale Sabrina Delli Fraine, hier, à la juge Isabelle Rheault. Nicola Dimarco est le premier de ce groupe d'accusés à plaider coupable.

Rappelons que les têtes dirigeantes du clan sicilien ayant mainmise sur le jeu clandestin, Paolo Renda, Francesco Arcadi, Rocco Sollecito, Francesco Del Balso et Lorenzo Giordano, ont tous été condamnés au terme de la première phase de l'opération Colisée.

Nicola Dimarco s'est également reconnu coupable, hier, de sept chefs d'accusation liés à la possession illégale d'une arme à feu et à des manquements à ses conditions de libération devant le juge de la Cour supérieure Jean-François Buffoni. Le magistrat lui a imposé un couvre-feu de 22h à 7h. Une fois par semaine, l'accusé devra se présenter à la section du crime organisé de la police de Montréal. Il lui sera interdit de posséder un passeport. Dimarco a des antécédents en matière de stupéfiants.

L'accusé était représenté par Me Gary Martin, hier, puisque son avocat habituel, Me Joseph La Leggia, a été sauvagement battu la semaine dernière. Le juge Buffoni a d'ailleurs demandé à Me Martin de transmettre à son collègue ses voeux de rétablissement. «Il semble que ça aille mieux que ça s'annonçait au départ. C'est un dur à cuire», a répondu Me Martin.