Les autorités policières et frontalières ont démantelé hier un réseau de vol de véhicules destinés à la revente sur le marché noir africain. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a procédé à l'arrestation de quatre personnes soupçonnées d'être les têtes dirigeantes du groupe criminel.

En tout, 74 véhicules, principalement des Toyota de type 4X4, ont été saisis. Des dizaines d'autres se trouvent actuellement à l'intérieur de conteneurs entreposés sur des bateaux qui ont récemment quitté le port de Montréal. Le SPVM a indiqué qu'ils devraient être rapatriés sous peu.

Selon Patrick Lamarre, commandant au Centre opérationnel Sud du SPVM, le groupe était bien organisé. «Ils avaient des connexions partout dans le monde. Ils étaient capables de faire exporter les voitures à l'intérieur de conteneurs, en plus de posséder l'expertise et l'équipement pour voler les véhicules.»

Sur certains marchés étrangers, les voitures volées peuvent être revendues jusqu'au double du prix payé au Canada, a indiqué le commandant Lamarre.

L'enquête sur cette affaire a été ouverte en juillet lorsque l'Équipe nationale des enquêtes portuaires, composée de membres de la GRC, de la Sûreté du Québec et de l'Agence des services frontaliers, a intercepté des conteneurs de voitures volées dans le port de Montréal.

«Alors que l'on faisait enquête, le SPVM a reçu un appel d'un citoyen à l'effet qu'il y avait un va-et-vient suspect de voitures dans un entrepôt», a expliqué André Lemyre, officier de la GRC responsable des dossiers de la sécurité maritime et aérienne. «Nous avons mis nos forces ensemble et on s'est aperçu qu'on faisait face à un groupe de compagnies transitaires qui collaborait avec des gens qui volaient les véhicules sur le terrain.»

Selon Daniel Harvey, surintendant responsable du secteur maritime de Montréal à l'Agence des services frontaliers du Canada, environ 1,2 million de conteneurs transitent par le port de Montréal annuellement. «Il serait impossible de jeter un coup d'oeil à tous les conteneurs. On étoufferait littéralement l'économie. Mais il y a des tendances et des indicateurs qui nous permettent de déjouer les exportations illégales. On ne veut toutefois pas rendre public ce qui attire notre attention parce que c'est notre atout, notre carte de jeu!»

Les quatre suspects devraient comparaître aujourd'hui pour faire face à des accusations de vol, de recel et de complot. D'autres arrestations sont à prévoir, a-t-on indiqué.

En 2009, 9020 voitures ont été volées à Montréal.