Dans la quantité phénoménale de pornographie juvénile trouvée chez le pédophile Camil Girard après son arrestation, en 2009, se trouvaient des scénarios de son cru, écrits dans des cahiers, qu'il avait regroupés sous l'appellation La bulle Jacard.

C'est ce qui a été établi, hier, devant la juge Louise Bourdeau, alors que les avocats résumaient les faits. Au cours de cette audience, l'homme de 52 ans a plaidé coupable aux cinq accusations portées contre lui, dont production (en images seulement), possession et distribution de pornographie juvénile. En tout, on a trouvé chez Girard 3 millions d'images, dont 2 millions ont été analysées jusqu'à maintenant. Parmi ces images, 651 000 montrent des adolescents, des enfants et des bébés dans des positions sexuelles ou soumis à des actes sexuels. Certaines montrent des actes de bestialité. En outre, 6200 vidéos de la même facture se trouvaient chez ce résidant de la rue Sainte-Catherine, à Montréal.

L'homme a de toute évidence accumulé ce matériel depuis sa libération, en 2005.

10 ans de prison

Girard, fondateur déchu de l'Association des grands frères du Saguenay, avait été condamné à 10 ans de prison en 1996, au Saguenay, pour des agressions commises sur 5 jeunes garçons âgés de 8 à 13 ans. En 2002, il a pu sortir de prison pour aller en maison de transition. En 2005, il a obtenu sa liberté totale.

Au moment de son arrestation, en décembre 2009, il demeurait dans un édifice de la rue Sainte-Catherine Est, où il agissait à titre de concierge. Il a été dénoncé par une équipe de télévision française qui avait réussi à entrer en contact avec lui dans le cadre d'un reportage d'enquête sur les cyberpédophiles pour l'émission Les Infiltrés. Ne se doutant de rien, Girard leur a ouvert sa porte et a parlé librement de ses perversions. Il ignorait à qui il avait affaire et ne se doutait pas qu'il était filmé par une caméra cachée.

Hier, la procureure de la Couronne Amélie Rivard a demandé que l'accusé soit évalué à l'Institut Philippe-Pinel, car elle entend présenter une requête pour qu'il soit déclaré délinquant dangereux ou à contrôler. Me Charles Benmouyal, qui représente M. Girard, s'opposera sans doute à cette demande. L'audience a été fixée au 2 février.