Opération policière contre la fraude

La Gendarmerie royale du Canada, appuyée par plusieurs corps policiers, mène depuis mercredi matin, une opération visant le démantèlement d'un réseau de fraudeurs.

Peu de détails sont disponibles, puisque la rafle est toujours en cours. Une trentaine de perquisitions sont prévues, principalement à Laval, Sainte-Thérèse et Terrebonne.

Selon le caporal Luc Thibault de la GRC, les saisies se déroulent surtout à Laval, Sainte-Thérèse et Terrebonne.

Un bilan de l'opération est attendu en cours de journée.

Les perquisitions sont menées dans des édifices commerciaux et résidentiels. Les policiers ont notamment frappé dans une résidence un peu délabrée du boulevard Lévesque, dans le quartier Chomedey à Laval.

Les autorités avaient déjà quitté les lieux vers 10 h. «Ils se sont trompés, ils cherchaient l'ancien locataire pour une histoire de fraude par cartes de crédit», a raconté un homme rencontré sur place, qui dit être le nouveau locataire.

Des résidences de la 100e avenue, situées tout près, ont aussi fait l'objet de perquisitions.

Ce voisin d'un immeuble à condos cossus de la 100e avenue perquisitionné n'est pas surpris de voir les policiers débarquer à cet endroit. «Les personnes visées, un couple, possède des voitures luxueuses et semble mener un train de vie princier», a indiqué le voisin.

À notre passage, la GRC s'affairait à remorquer la rutilante Audi grise appartenant à l'individu visé par l'opération.

Une autre voiture avait été saisie un peu plus tôt à cet endroit.

Les policiers auraient aussi mené des perquisitions dans une résidence spacieuse de la rue Louis-Bélanger, dans le même secteur. Une autopatrouille de la police de Laval était toujours garée devant la maison en fin de matinée, qui abrite depuis quelques années un service de garde en milieu familial. «Les policiers sont là depuis ce matin. Les propriétaires de la garderie sont des gens très bien et je les connais très bien. J'attends que la police s'en aille pour en apprendre plus», a indiqué une voisine - aussi propriétaire d'une garderie- visiblement surprise par la tournure des événements.

Interrogé par La Presse après le départ des policiers, le propriétaire de la garderie a nié faire l'objet d'une opération policière. «Les policiers sont venus et sont repartis. On ne m'a pas arrêté», a indiqué l'homme, refusant d'en dire davantage.

Une maison à deux étages du boulevard Chomedey est également visée par l'opération. Là encore, la présence des policiers n'a pas suscité d'émoi dans le voisinage. «Il y avait beaucoup de va-et-vient, au point qu'il était difficile de savoir qui habitait la résidence», a confié un couple voisin. «Il y a parfois de belles voitures et on ne sait pas d'où elles viennent. Les gens qui habitent la maison se mêlent peu au voisinage», a ajouté l'homme du couple. «J'ai demandé au propriétaire où il travaillait et il m'a répondu dans l'industrie du téléphone», a poursuivi sa femme.

Comme il s'agit d'une opération menée en cours d'enquête, aucune arrestation n'est encore au menu, a ajouté le caporal Luc Thibault. «On ne connaît pas encore non plus la nature des fraudes», a-t-il précisé.

La GRC refuse de dévoiler les lieux des perquisitions, sous prétexte que l'enquête se poursuit et qu'aucune accusation n'est déposée.

C'est l'équipe des délits commerciaux de la GRC qui pilote l'opération.

Des perquisitions se déroulent également à Montréal, Longueuil et Lévis.

Projet Facette

Cette opération survient au lendemain du projet Facette, mené par la Division des crimes économiques du Service de police de la Ville de Montréal. Cette frappe a permis le démantèlement d'un laboratoire de clonage de cartes de débit et l'arrestation de trois suspects.

Les trois fraudeurs, épinglés le 12 novembre, installaient sur le lecteur du guichet automatique des dispositifs servant à emmagasiner les données d'une carte de débit, afin d'obtenir les NIP de leurs victimes. Ils effectuaient ensuite des retraits frauduleux à l'aide des cartes clonées dans leur laboratoire.