Deux Lavallois, Tony Abou Arrage et André Beaulieu, ainsi qu'une Montréalaise, Nawal Alhaddad, ont été accusés d'avoir tenté d'allumer un incendie criminel, de complot, de méfait et de possession de matières incendiaires, hier au palais de justice de Montréal.

Les quatre chefs d'accusation sont en lien avec un attentat contre un restaurant-traiteur de Saint-Léonard que la police a déjoué in extremis dans la nuit de dimanche à lundi. Le Service de police de la Ville de Montréal poursuit son enquête pour savoir si cet attentat au cocktail Molotov a un lien avec ceux qui ont visé dans les derniers mois des cafés italiens et des pizzerias dans le nord de Montréal.

Le criminaliste Loris Cavalière, qui a notamment défendu le chef mafieux Nicolo Rizzuto, représentait Arrage, hier, à la comparution. Les deux autres accusés sont défendus par Me Vincent Massignani. Aucun des deux avocats n'a voulu faire de commentaire aux médias à la sortie de la salle d'audience.

Des antécédents

La Couronne s'est opposée à la mise en liberté des accusés. Ils retourneront devant le tribunal demain pour fixer la date de l'enquête sur leur mise en liberté. Les deux hommes ont des antécédents judiciaires. Arrage, 52 ans, a été condamné à trois ans d'emprisonnement dans les années 90 pour une affaire de trafic de cocaïne. Quant à Beaulieu, âgé de 47 ans comme Alhaddad, il a notamment été condamné à une peine de 54 mois de prison en 1998 pour vol qualifié.

Dimanche soir dernier, les enquêteurs du SPVM ont reçu des renseignements suffisamment détaillés pour réussir à prendre les trois accusés en flagrant délit. Vers minuit, des policiers ont vu deux hommes et une femme descendre d'une voiture devant le restaurant-traiteur Beniamino, boulevard Langelier, dans le nord-est de Montréal. Les trois suspects ont été interpellés au moment où ils tentaient de fracasser la vitrine du commerce pour y lancer un cocktail Molotov, selon un porte-parole du SPVM.

Depuis le mois d'août, 11 commerces ont été la cible d'incendiaires, en majorité des cafés italiens et des pizzerias, selon le SPVM. Les incendies ont tous été provoqués par des cocktails Molotov ou un déversement d'essence. De septembre 2009 à janvier 2010, une première vague d'attentats similaires avait causé des dégâts dans 18 commerces italiens. Neuf personnes avaient d'ailleurs été arrêtées en lien avec ces délits.