Moussa Sidimé, accusé de voies de fait graves à l'endroit de sa fille de 13 ans, morte quelques jours plus tard, a été libéré sous caution lundi dans l'attente de son procès.

Sa femme, deux de ses fils et d'autres proches sont venus dire à la Cour lundi à quel point M. Sidimé, Guinéen d'origine, a toujours été un homme exemplaire et bon. Architecte de renom, il a notamment été architecte principal pour la Banque africaine de développement avant d'exercer aussi au Canada, ont-ils fait valoir.



«C'est mon père», a commencé par dire l'un de ses fils, résumant par là tout l'amour qu'il porte à cet homme élégamment vêtu, qu'il voyait désormais menotté dans le box des accusés. Un père non violent, a-t-il dit, qui prêchait par l'exemple. Un homme croyant que son fils voyait prier, mais qui n'imposait pas la religion à ses enfants.



Avant de devoir prendre une pause, trop secouée par l'émotion, Jené Sidimé, mariée à l'accusé depuis 1981, a dit que son mari était loin d'être sévère à l'égard de leur fille, dont il se considérait presque comme le grand-père.

Un homme «calme»

M. Sidimé dit avoir giflé sa fille après une mésentente sur un plancher mal lavé. En cour, lundi, il s'est décrit comme un homme «calme, qui abhorre la violence», sans casier judiciaire, qui a toujours travaillé fort pour que ses enfants - tant ceux de son premier mariage que ceux du deuxième - aillent tous à l'université. L'une de ses filles est d'ailleurs journaliste et un de ses fils, ingénieur.

Une gifle est-il un geste violent, à son avis? Non, a-t-il répondu après avoir dit que les gifles qu'il a données à Nouténé étaient les premières de sa vie.

Personne parmi les témoins ne s'explique comment Nouténé Sidimé a pu mourir, le 9 octobre, d'un oedème cérébral et d'une hémorragie pulmonaire après deux petites gifles, appliquées sûrement sans force excessive, ont-ils dit.

Rendu perplexe par l'absence de marques de violence sur le corps de la jeune fille, le pathologiste a d'ailleurs demandé d'autres tests. On attend toujours le rapport d'autopsie.

L'un des neveux de M. Sidimé, père de cinq enfants, dont certains en bas âge, a proposé d'héberger son oncle et de payer une caution de 2000$. L'ex-président de l'Association des Guinéens au Canada a pour sa part versé 3000$.

Jugeant à peu près inexistant le risque de récidive, le juge Denis Bouchard a consenti à la mise en liberté de l'accusé, qui devra cependant, d'ici à la fin du processus judiciaire, s'abstenir de se retrouver seul en présence de mineurs.