Richard Reber, ce pédophile de Pointe-Claire qui filmait et distribuait sur l'internet les horribles agressions sexuelles qu'il faisait subir à une fillette de 4 ans, a été condamné à 10 ans de prison, lundi, au palais de justice de Montréal.



La juge Céline Lamontagne a refusé de déclarer Reber délinquant à contrôler, comme le demandait la Couronne.

Pour qu'un délinquant soit déclaré «à contrôler», il faut une preuve hors de tout doute qu'il existe un réel risque de récidive en matière de violence, en raison notamment du comportement répétitif de l'accusé. Bien souvent, ces personnes sont des récidivistes. Reber ne remplit pas ces critères, selon la juge. Il n'avait pas d'antécédents judiciaires en matière sexuelle ou de violence jusqu'à présent. Les faits sont survenus alors qu'il avait tout près de 50 ans. Il s'en est pris à une enfant de son entourage pendant une période de deux ans. Même s'il minimise son implication, il reconnaît les faits, a plaidé coupable, se sent coupable et est disposé à entreprendre une thérapie pour agresseurs sexuels, a noté la juge, avant de conclure que le risque pouvait être réduit avec une peine appropriée.

Rappelons que, au départ, Reber avait été ciblé lors d'une enquête menée par la police de Toronto au sujet d'un site web d'échange de pornographie infantile. Reber a été lié à 288 fichiers qui se trouvaient sur ce site. L'information a été transmise à la police de Montréal, et il a été arrêté et accusé en mars 2009. Lors d'une perquisition à son domicile, la police a découvert du matériel pornographique montrant des agressions de fillettes par des adultes, ainsi qu'un documentaire intitulé Kids and Sex Toys expliquant les étapes à suivre pour agresser les enfants, en fonction de leur âge.

Lui-même en scène

Dans les mois suivants, un examen plus approfondi de l'ordinateur et de la caméra de Reber a permis de découvrir des photos et des vidéos le montrant lui-même en train d'agresser sexuellement une fillette de 4 ans. Les agressions incluaient tous les gestes sexuels imaginables, y compris la pénétration anale. L'identité de la petite n'était pas connue.

Reber, qui avait réussi à obtenir sa liberté sous cautionnement, a été arrêté de nouveau et accusé, cette fois d'agressions sexuelles et d'agression sexuelle armée puisqu'il lui arrivait d'utiliser un crayon pour pénétrer l'enfant.

Les policiers ont fini par savoir qui était la petite victime. Il s'agissait d'une enfant qui gravitait dans l'entourage de Reber. Les agressions à son égard se sont produites de mars 2007 à mars 2009, à raison d'une fois aux deux semaines, lorsque la mère était absente. «Ça arrivait tout le temps, des millions de fois, des centaines de fois», a plus tard confié la petite, que Reber contraignait aussi à regarder des films pornographiques.

Reber, un graphiste qui a perdu son emploi à Bell Helicopter en 2007, ne travaillait pas au moment des faits. Isolé socialement, il est alcoolique. D'ailleurs, par le passé, il a été condamné à quatre reprises pour conduite avec facultés affaiblies. Dans la présente cause, il a plaidé coupable à des accusations d'agressions sexuelles et d'agression sexuelle armée ainsi que de fabrication et distribution de pornographie infantile. Lundi, il n'a pas bronché lorsque la juge lui a annoncé sa peine. Une fois déduit le temps qu'il a passé en détention préventive, qui compte double, il lui reste sept ans et trois mois à purger.