Le système judiciaire du Canada devrait être l'un des piliers du filet de sécurité social au pays, mais il souffre d'un manque criant de ressources, selon des défenseurs de l'aide juridique.

L'avocate Melina Buckley espère que les politiciens s'engageront à consacrer des sommes d'argent pour l'aide juridique et qu'ils proposeront des solutions à la pénurie d'assistance juridique dont ont cruellement besoin certains Canadiens à l'issue de la rencontre entre les ministres de la Justice du Canada qui aura lieu cette semaine à Vancouver.

Mais pour l'heure, ces questions ne figurent pas à l'agenda chargé des ministres des gouvernements fédéral, provincial et territorial. Ils ont cependant l'intention de se pencher sur d'autres sujets chauds comme la disparition de femmes canadiennes, les standards à adopter en matière de pistolets à impulsion électrique et le renouvellement d'un contrat avec la GRC prévu pour 2012.

Une étude effectuée par Me Buckley pour l'Association du Barreau canadien publiée en juin qualifie l'aide juridique de «crise silencieuse».

Le rapport qu'elle a déposé, intitulé «Moving Forward on Legal Aid», demande un renouvellement du système canadien d'aide juridique en présentant un plan de cinq étapes. Celui-ci propose notamment que l'aide juridique devienne un service public essentiel au même titre que le système de santé.

Alors que tous sont conscients de l'importance des systèmes d'éducation et de santé pour la société, celle de l'aide juridique dans le tissu social est encore mésestimée, selon Melina Buckley.

Les recherches effectuées au cours de la dernière décennie démontrent que les problèmes d'ordre juridique ont une influence négative sur la santé et le bien-être de façon globale, plaide Me Buckley.

«Alors quand nos cours ne peuvent fonctionner correctement à cause du sous-financement, et quand les gens ne peuvent y avoir accès, nous payons la note ailleurs dans le système.»