D'après les experts, c'est la première fois que la vidéo et les photos d'un viol font leur apparition sur un site de réseautage social et deviennent aussi facilement accessibles au grand public.

Les policiers ont tout de même des outils pour punir ceux qui les regardent ou les relaient, affirme José Fernandez, professeur au certificat en cyberenquête de l'École polytechnique. Même si les images sont susceptibles de ressurgir à l'infini, «les gens ont tort de penser qu'ils peuvent agir en toute impunité, dit-il. D'un point de vue technologique, c'est même assez facile de les détecter».

«Même si leur diffusion est d'habitude plus restreinte, des choses innommables sur l'internet, il y en a des tonnes depuis longtemps. C'est justement pour ça qu'on a créé notre certificat», explique-t-il.

Concrètement, les policiers peuvent convaincre les fournisseurs d'accès internet de collaborer pour détecter certains échanges. En cas de refus, ils peuvent les y contraindre en obtenant un mandat. Une fois les suspects connus, un second mandat permet de saisir leur ordinateur et d'y retrouver la moindre trace d'images effacées.

«Il y a des précédents, dit-il. Par exemple, dans les dossiers de sécurité nationale, quand on veut savoir qui va sur des sites expliquant comment fabriquer des bombes.»

À ses yeux, les enquêteurs ont ici une belle occasion de sévir, les arrestations très médiatisées ayant un effet particulièrement dissuasif sur le reste de la population.