Pendant que leurs parents se morfondaient, des adolescents perdus dans les bois à des kilomètres de chez eux tentaient de reconstruire une route affaissée en coupant des arbres et en déplaçant des pierres... et tissaient des liens qu'ils ne sont pas près d'oublier.

Tout a commencé par une excursion organisée pour 10 élèves de 12e année d'une école secondaire privée d'Edmonton. Ils devaient s'envoler pour le Bamfield Marine Sciences Centre, dans l'île de Vancouver, où ils devaient suivre des cours de biologie marine pour fêter le début de la dernière année scolaire qu'ils allaient passer ensemble.

Route fermée

En raison d'un épais brouillard, dimanche, les responsables ont plutôt opté pour la location d'un autocar. Le hic, c'est que le chemin habituel était fermé. Le chauffeur a décidé de suivre une autre route suggérée par un système GPS. «Nous nous serions rendus, a dit Brendan McCullough, le chauffeur, mais la pluie récente avait fortement endommagé la route.»

L'autocar a rapidement été freiné par des débris. Les adolescents se sont donc retrouvés en pleine forêt sans aucun moyen de joindre leurs parents. Au lieu d'un cours en biologie marine, ils ont eu un cours accéléré de survie en forêt.

Ils ont amassé des pierres pour reconstruire la route; ils ont coupé un arbre et en ont déplacé d'autres pour dégager le chemin. Ils se sont nourris de baies et ont bu l'eau d'un ruisseau. «C'était pas mal différent de ce à quoi on s'attendait, reconnaît Brandon James, 17 ans. Mais ça nous a rapprochés, j'en suis certain.»

Durant tout ce temps, même si l'autocar avançait à pas de tortue, ils se demandaient s'ils étaient sur la bonne route. À 2h30, en pleine nuit, l'autocar s'est arrêté pour de bon.

Le lundi matin, constatant l'absence des écoliers, les parents et les membres de la direction de l'école d'Edmonton - à 1000 km de là - n'ont pas hésité: ils ont appelé la GRC.

Pour le groupe d'adolescents, toutefois, la situation n'était pas si dramatique. Les 10 élèves vivaient une vraie aventure. Même l'eau de la rivière pour leur petite toilette du matin ne leur a pas semblé si rebutante!

Le chauffeur de l'autocar a finalement obtenu de l'aide 14 heures plus tard, après avoir parcouru quelque 40 km sur le vélo qu'il garde toujours à bord. Une équipe de bûcherons est venue extirper l'autocar de sa fâcheuse position.

But atteint

Les écoliers sont rentrés hier à Edmonton - sans avoir pu suivre leurs cours au centre Bamfield, où ils comptent aller aussitôt que possible. Selon une enseignante de l'école, le but de la sortie était de rapprocher les élèves. «Mission accomplie!» constate Cathryn van Kessel.

- Avec The Globe and Mail, Global BC et E! Vancouver Island