Johra Kaleki, cette mère de famille d'origine afghane accusée d'avoir tenté de tuer sa fille de 19 ans, pourra désormais voir ses trois enfants mineurs sans la présence d'un employé de la Direction de la protection de la jeunesse.

La mère de quatre enfants s'est présentée au palais de justice de Montréal ce matin accompagnée de son mari pour faire modifier cette condition de mise en liberté. Rappelons que la mère de famille de 38 ans a été mise en liberté pour la suite du processus judiciaire le 19 août dernier.

Le juge Martin Vauclair de la Cour supérieure lui avait alors imposé des conditions sévères, dont celle de ne pas se trouver physiquement en compagnie de ses trois enfants mineurs, sauf en présence d'un employé de la DPJ. Or, la DPJ s'est retirée du dossier depuis, jugeant selon toute vraisemblance que la sécurité des enfants n'était pas compromise.

Johra Kaleki ne pourra pas pour autant se trouver seule avec ses enfants mineurs. Un adulte, autre que le mari ou la fille aînée de l'accusée, devra être présent à chacune de leur rencontre, a ordonné la juge Céline Lamontagne ce matin.

«La DPJ nous a avisé qu'elle se retirait du dossier. Nous devions donc revenir devant un juge pour demande à ce qu'un autre adulte responsable soit présent. Cela peut être n'importe quel adulte, sauf son mari et sa fille aînée, Bahar», a expliqué la procureure de la Couronne, Me Anne Gauvin, à sa sortie de la salle d'audience. La représentante de la poursuite n'a pas indiqué la raison pour laquelle la DPJ s'était retirée du dossier.

Le mois dernier, le juge Vauclair a renversé la décision du juge de la Cour du Québec Salvatore Mascia. Au terme d'une longue analyse, le juge Mascia avait refusé de mettre l'accusée en liberté.

Les faits de la cause et les raisons invoquées par les deux juges sont frappés d'une ordonnance de non-publication. La victime alléguée dans cette affaire, Bahar Ebrahimi, a témoigné devant le juge Vauclair, alors qu'elle ne l'avait pas fait devant le juge Mascia.

Les autres conditions demeurent inchangées. Kaleki doit demeurer chez une amie. Elle ne doit pas se trouver seule en présence de sa fille Bahar. Elle a aussi dû déposer son passeport, n'ayant pas le droit de quitter le Québec pendant le processus judiciaire.

Les gestes reprochés à Johra Kaleki sont survenus le 13 juin dernier, dans la résidence que la famille occupe, à Dorval. La jeune femme aurait été blessée à l'arme blanche. Un porte-parole du Service de police avait évoqué la possibilité d'un crime d'honneur. Au terme d'une évaluation psychiatrique, l'accusée a été jugée mentalement apte à subir son procès. Elle reviendra en cour le 29 octobre.