Les individus arrêtés pour de présumés crimes de nature terroriste mercredi dans la région d'Ottawa étaient en possession d'équipements qui auraient pu leur permettre de commettre des attentats à l'explosif, a révélé jeudi la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

Ils ont notamment été surpris en possession de 50 cartes de circuits imprimés électroniques conçues spécifiquement pour faire exploser des bombes artisanales à distance.

La GRC affirme qu'ils détenaient aussi des instructions détaillées sur l'assemblage de bombes artisanales. Un des suspects aurait de plus suivi une formation sur la fabrication d'engins explosifs artisanaux.

Un des accusés, Hiva Alizadeh, âgé de 30 ans, entretiendrait des liens avec un groupe terroriste impliqué dans le conflit en Afghanistan. La GRC a expliqué avoir procédé aux arrestations pour empêcher ces individus de fournir un soutien financier qui aurait pu servir à acheter des armes qui auraient été utilisées contre les forces de la coalition en Afghanistan.

«La menace terroriste au Canada est très réelle, a déclaré lors d'une conférence de presse le directeur adjoint du Service canadien du renseignement de sécurité», Raymond Boisvert. «Le Canada a déjà été identifié comme étant une cible potentielle légitime.»

L'enquête avait débuté en septembre 2009.

En plus d'Alizadeh, Khurram Syed Sher, un homme de 28 ans qui a déjà étudié la médecine à l'Université McGill, et Misbahuddin Ahmed, âgé de 26 ans, ont aussi été arrêtés.

Les forces de l'ordre identifient leurs complices comme étant James Lara, Rizgar Alizadeh et Zakaria Mamosta. En plus de l'Afghanistan, le complot aurait des ramifications jusqu'en Iran, au Pakistan et à Dubaï.

Alizadeh a été accusé de conspiration, d'avoir perpétré un acte à des fins terroristes et d'avoir fourni ou rendu disponibles des biens à des fins terroristes.

Ahmed fait face à des accusations de conspiration et d'autres liées à des activités terroristes.

Son avocat, Ian Carter, a déclaré jeudi que son client est sous le choc depuis son arrestation, mercredi. Me Carter a souligné que les accusations sont très graves et que son client, un père de famille, pourrait être emprisonné pour une longue période.

Les deux hommes demeureront en détention préventive jusqu'à leur comparution par vidéoconférence, mercredi prochain.

Le Congrès musulman canadien a dit souhaiter que la GRC respecte la présomption d'innocence.

Ces arrestations surviennent quatre ans après celles des «18 de Toronto».