Moins haut et moins gros sur le mont Royal, comme l'a décrété l'administration Tremblay en mai dernier, c'est moins intéressant pour le promoteur immobilier Cato Developpement, qui cherche à récupérer les 46 millions de dollars payés pour acheter le domaine des Sulpiciens, il y a deux ans.

Cato, dirigé entre autres par Tony Miceli, vient de s'adresser à la Cour supérieure dans l'espoir de faire annuler le contrat de vente intervenu le 30 octobre 2008 avec Les Prêtres de Saint-Sulpice de Montréal. L'entreprise avait acheté la propriété de 65 300 mètres carrés située au 3380, chemin de la Côte-des-Neiges, à flanc de montagne, dans le but de construire plusieurs centaines de logements.

Le dossier a cheminé très activement. Des plans ont été réalisés, puis modifiés pour répondre aux critiques. Or, dans une volte-face spectaculaire en mai dernier, le maire Gérald Tremblay a refusé le plan du promoteur et annoncé que ce qui restait de vert sur la montagne ne serait plus «grignoté morceau par morceau»: tout futur projet de construction sur le site de l'ancien collège Marianapolis (sur la propriété des Sulpiciens) serait limité aux volumes de construction existants, afin de protéger la montagne.

Les nouvelles balises de la Ville réduisent de 50% les possibilités de développement, avait alors réagi Claude Marcotte, vice-président de Daniel Arbour et associés, la firme-conseil en aménagement qui avait conçu le projet pour Cato.

Le consentement à l'achat a été «vicié par une erreur sur un élément essentiel», soit la réalisation du plan de développement, allègue-t-on dans les documents déposés au palais de justice de Montréal. Le promoteur signale qu'il n'aurait jamais acheté la propriété à ce prix si son projet avait été limité à la conservation et à la restauration du Séminaire, et au maintien du volume du Centre sportif, contrairement aux conclusions des études qui avaient été commandées par les Sulpiciens, la Ville, le Ministère ainsi que lors des appels de propositions.

Le promoteur ne peut utiliser la propriété aux fins envisagées, et il doit supporter des charges d'entretien importantes, signale-t-on dans la requête.

Ce qui est vendu...

Or, pour les Sulpiciens, ce qui est vendu est vendu, et ils refusent de rembourser le promoteur. Me Jean-Pierre Morin, qui a représenté les Sulpiciens dans le dossier de vente, a confirmé à La Presse qu'il n'y avait pas eu de clause conditionnelle à la réalisation du projet dans le contrat.

La Presse n'a pas réussi à joindre M. Miceli, hier. Au cabinet d'avocats qui a intenté le recours en Cour supérieure, on a indiqué qu'il n'y aurait aucun commentaire, étant donné que l'affaire est devant les tribunaux.

En ce qui concerne M. Marcotte, de la firme Arbour, il a indiqué qu'il y avait toujours des discussions avec la Ville au sujet du projet.