Un fonctionnaire du ministère des Transports a écopé d'un an d'emprisonnement ferme pour avoir abusé de sa belle-fille durant une bonne partie de son adolescence, ce matin, au palais de justice de Montréal.

Réal Mireault, 59 ans, s'est reconnu coupable d'agression sexuelle sur une enfant de moins de 14 ans. Les agressions «sérieuses et répétées» se sont déroulées de janvier 2004 à septembre 2007, a indiqué le juge Jean-Pierre Boyer au moment du prononcé de la peine.

Or, malgré cela, le fonctionnaire du gouvernement du Québec n'éprouve aucun remords et il refuse de suivre une thérapie, a souligné le magistrat. Mireault se servait de sa belle-fille comme objet sexuel. Les agressions ont débuté, alors qu'elle avait 13 ans. Il lui demandait, entre autres, de s'asseoir sur ses genoux lorsqu'il regardait des films pornographiques.

«L'accusé estime encore aujourd'hui que la victime lui a fait des avances», a dit le juge Boyer. Le magistrat n'a pas trouvé de circonstances atténuantes dans cette affaire.

Malgré tout ce que Mireault ait pu faire endurer à sa belle-fille, la mère de la victime est toujours en couple avec lui. La victime, qui a aujourd'hui 18 ans, a été traumatisée au point où elle s'est livrée à des actes d'automutilation durant son adolescence.

L'agression sexuelle d'un enfant de moins de 14 ans est passible d'une peine maximale de dix ans de pénitencier. La Couronne réclamait deux ans moins un jour d'emprisonnement ferme, alors que la défense suggérait une peine de 18 mois à purger dans la collectivité.

Le magistrat a choisi de lui imposer un an d'emprisonnement ferme suivi d'une probation de deux ans. L'accusé n'aura plus le droit de se trouver en présence d'enfants. Son nom sera inscrit au registre des délinquants sexuels pendant 20 ans. Il devra aussi suivre une thérapie.

«Bonne chance, monsieur», a conclu le juge Boyer. Mireault, qui était en liberté durant le processus judiciaire, semblait secoué. «Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que je m'en vais en prison ?», a-t-il demandé avant d'éclater en sanglots.

Sa conjointe, assise dans la salle d'audience, pleurait également. «C'est lui qui a les clés pour rentrer à la maison», a-t-elle dit à un constable spécial en voyant son conjoint se diriger vers le box des accusés. L'accusé a remis ses clés à l'agent avant de prendre le chemin des cellules.

La Couronne est satisfaite de la peine. «On parle de gestes répétés pendant trois ans. Les conséquences ont été désastreuses pour la victime. La poursuite n'était pas du tout en accord avec une peine à purger dans la communauté comme le suggérait la défense», a indiqué la procureure de la Couronne, Me Julie Pelletier, à sa sortie de la salle d'audience.