Bahar Ebrahimi a fait un large sourire à sa mère, Johra Kaleki, en prenant place à la barre des témoins cet après-midi au palais de justice de Montréal. Assise dans le box des accusés, sa mère lui a souri à son tour.

Johra Kaleki, cette mère de 39 ans soupçonnée d'avoir tenté de tuer sa fille de 19 ans, Bahar Ebrahimi, était de retour devant le tribunal aujourd'hui dans une seconde tentative d'obtenir sa remise en liberté en attendant son procès. Les faits de la cause sont frappés d'un interdit de publication.

La victime, Bahar Ebrahimi, semble en pleine forme à première vue. Elle témoignait aujourd'hui à la demande de la défense. L'accusée pouvait aussi compter sur la présence de son mari, Ebrahim Ebrahimi, et d'une amie; tous deux assis dans les premières rangées de la salle d'audience.

Il y a un peu plus d'une semaine, le juge Salvatore Mascia de la Cour du Québec a rejeté la requête de remise en liberté de l'accusée. Les avocates de Mme Kaleki, Me Isabel Schurman et Me Flavia Longo, se sont rapidement tournées vers la Cour supérieure pour faire casser cette décision.

Le témoignage de la victime a été bref. Alors que la jeune femme répondait à une dernière question du juge Martin Vauclair, le sourire a fait place aux larmes. La victime ainsi que sa mère ont toutes deux éclaté en sanglots. 

La victime était le seul témoin de la défense. De son côté, la Couronne, représentée par le procureur d'expérience Jacques Dagenais, n'a pas fait entendre de témoin. L'audition de la requête a duré tout l'après-midi. Le juge Martin Vauclair rendra sa décision le 19 août.

À sa sortie de la salle d'audience, la victime était aux côtés de son père, Ebrahim Ebrahimi, et de l'une des avocates de sa mère. La famille a quitté le palais de justice de Montréal sans faire de commentaire aux médias.

La mère de famille d'origine afghane a été arrêtée le 13 juin dernier dans sa résidence de Dorval. Un porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal avait avancé la thèse d'un «crime d'honneur», soit d'un crime commis pour laver l'honneur de la famille.