Une fausse alerte aux véhicules piégés a semé l'émoi pendant près de neuf heures, mardi, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal. Les fourgonnettes suspectes étaient garées devant un immeuble en construction qui avait récemment été ravagé par un incendie.

L'affaire a débuté vers 11h30, lorsqu'un homme a appelé le 911 d'une cabine téléphonique pour dire qu'il avait posé deux bombes dans deux véhicules à l'angle des rues Jeanne-d'Arc et de Rouen.

Les policiers se sont rendus à la cabine téléphonique, à l'angle de la rue de Rouen et de l'avenue Bourbonnière. À l'intérieur, ils ont découvert une note qui précisait que les bombes avaient été posées dans deux fourgonnettes, l'une blanche, l'autre verte.

Les policiers ont effectivement découvert les véhicules à l'endroit désigné. Bien que ce genre d'alerte soit rarement fondé, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n'a pris aucun risque.

Les policiers ont dressé un vaste périmètre de sécurité entre l'avenue Valois, le boulevard Pie-IX et les rues Ontario et Hochelaga. Une centaine de personnes ont été évacuées, dont les enfants et le personnel d'un centre de la petite enfance.

Les artificiers et le robot du SPVM ont été dépêchés sur les lieux pour inspecter les véhicules. En soirée, les policiers ont repéré un objet considéré comme «suspect» dans l'une des fourgonnettes. Mais vers 20h15, le SPVM a confirmé qu'il s'agissait d'une fausse alerte et que l'objet - qui n'a pas été identifié - ne présentait aucun danger. Au moment de mettre sous presse, aucun responsable n'avait été arrêté.

Les véhicules suspects étaient garés devant un immeuble en construction qui avait été la cible d'un incendie probablement criminel en janvier dernier. Les dommages avaient été évalués à plusieurs dizaines de milliers de dollars.

Les responsables sont-ils des opposants à l'embourgeoisement du quartier Hochelaga-Maisonneuve? «Pour l'instant, nous ignorons les raisons qui ont incité le ou les suspects à agir ainsi», a indiqué le sergent Ian Lafrenière, porte-parole du SPVM.

Cette affaire n'est pas sans rappeler une série de fausses alertes survenues en 2004. Du 5 au 7 janvier, le «comité antigentrification» avait déposé huit fausses bombes devant des chantiers et des bureaux de vente d'appartements en copropriété dans les quartiers Rosemont et Hochelaga-Maisonneuve. Après un peu plus d'une semaine d'enquête, l'auteur des méfaits, âgé de 20 ans, avait finalement été arrêté.

La question de l'embourgeoisement est toujours d'actualité dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, où plusieurs immeubles en copropriété ont été construits dans les dernières années. En mars, les organisateurs de la manifestation contre la brutalité policière ont choisi d'organiser leur marche dans le quartier pour dénoncer son embourgeoisement.

- Avec la collaboration de Daphné Cameron