Le calme était revenu, hier, au Centre de détention de Québec, mieux connu sous le nom de prison d'Orsainville, au lendemain d'un soulèvement d'une rare violence qui a fait deux morts et six blessés.

Les oiseaux gazouillaient dans les arbres qui forment un mur devant l'établissement, rue de la Faune. Mis à part deux voitures de la Sûreté du Québec dans le stationnement, il n'y avait aucune trace de l'épisode de la veille, un des plus dramatiques dans l'histoire récente du monde carcéral québécois.

Selon nos sources, un règlement de comptes serait à l'origine de la mutinerie, qui a éclaté mercredi soir vers 21h30 entre 14 prévenus de l'aile F, où sont gardés les individus qui attendent leur comparution devant la Cour.

Après avoir pris la situation en main, les gardiens auraient confiné à leurs cellules les prévenus impliqués dans l'échauffourée dans l'espoir de calmer les esprits. Mais cela a plutôt mis le feu aux poudres.

Les prévenus, mécontents, auraient mis le feu à des vêtements et à un matelas. Les autorités auraient ensuite entrepris l'évacuation des 14 prévenus, mais 8 d'entre eux n'auraient pas obtempéré. Selon le quotidien en ligne RueFrontenac, l'arrivée des pompiers aurait été retardée un bon moment en raison du strict protocole de sécurité en vigueur lors d'une intervention dans un centre de détention.

Comme l'enquête s'amorce à peine, la SQ n'a pas voulu s'avancer davantage sur les circonstances du soulèvement. Selon l'agent Richard Gagné, tout porte à croire que les deux morts, Denis Ampleman, 46 ans, et Éric Adamson Yaouvi, 20 ans, ont été intoxiqués par la fumée.

Le premier est bien connu des policiers. Il avait notamment été emprisonné en 2005 après avoir poignardé une connaissance. Il était accusé d'introduction par effraction, de vol et de méfait et devait retourner devant le tribunal lundi prochain.

Yaouvi était pour sa part incarcéré pour une histoire d'intimidation. Il devait aussi retourner en cour sous peu. Auparavant, le prévenu avait plaidé coupable à des accusations de voies de fait sur un policier et d'entrave.

Quant aux six blessés, ils sont à l'hôpital sous bonne garde, a assuré l'agent Richard Gagné. Leur vie ne serait pas en danger.

Le brasier de mercredi soir a rapidement été maîtrisé; les dommages se limitent à des dégâts causés par la fumée et l'eau. Aucun transfert de détenus n'a été annoncé par les autorités.

Une façon de protester

Ce n'est pas la première fois que des violences éclatent entre les murs de cette prison. En février 2008, des détenus avaient mis le feu à leurs cellules pour protester contre l'interdiction de fumer dans les prisons, imposée par le gouvernement.

À la prison d'Orsainville, mettre le feu est une manière classique d'exprimer son désaccord, a expliqué hier Stéphane Lemaire, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec. «Il y a eu des incendies à trois ou quatre reprises à Québec l'hiver dernier. Quand il y a une insatisfaction dans cet établissement, ils mettent le feu!» a résumé M. Lemaire, qui qualifie de «très graves» les événements de mercredi soir.

L'aile F ou 7 - celle des récalcitrants - abrite les pires pensionnaires de la prison, a précisé M. Lemaire. «Ce sont surtout des membres de gangs de rue et on a du mal à les gérer. Ils ont le monopole du trafic de drogue, et les règlements de comptes se poursuivent entre les murs.»

Les employés interrogés hier à l'entrée de la prison étaient peu loquaces. L'un d'eux disait avoir reçu la consigne de ne pas parler aux médias, qui faisaient le pied de grue devant l'établissement. «Les dommages sont quand même assez importants dans l'aile F. Il y a souvent des incendies, ici, mais ils ne font pas toujours les manchettes», a souligné un employé. Il dit ne pas avoir observé de changement dans l'ambiance au lendemain des événements.

Aucun membre du personnel n'a été touché par ces violences. La direction générale des services correctionnels a indiqué que l'établissement n'a pas de problème de surpopulation, contrairement à d'autres prisons qui ont fait les manchettes pour cette raison il y a quelques mois.

Au total, la prison d'Orsainville compte 631 détenus; elle pourrait vraisemblablement en accueillir au moins 700.

Pour l'heure, deux enquêtes se déroulent simultanément, menées par la SQ et les Services correctionnels. Une autopsie sera également pratiquée sur le corps des deux victimes.

À la prison d'Orsainville, mettre le feu est une manière classique d'exprimer son désaccord, a expliqué jeudi Stéphane Lemaire, président du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec. «Il y a eu des incendies à trois ou quatre reprises à Québec l'hiver dernier. Quand il y a une insatisfaction dans cet établissement, ils mettent le feu!» a résumé M. Lemaire, qui qualifie de «très graves» les événements de mercredi soir. L'aile F ou 7 - celle des récalcitrants - abrite les pires pensionnaires de la prison, a précisé M. Lemaire. «Ce sont surtout des membres de gangs de rue et on a du mal à les gérer. Ils ont le monopole du trafic de drogue, et les règlements de compte se poursuivent entre les murs.»

Les employés interrogés jeudi à l'entrée de la prison étaient peu loquaces. L'un d'eux disait avoir reçu la consigne de ne pas parler aux médias, qui faisaient le pied de grue devant l'établissement. «Les dommages sont quand même assez importants dans l'aile F. Il y a souvent des incendies, ici, mais ils ne font pas toujours les manchettes», a souligné un employé. Il dit ne pas avoir observé de changement dans l'ambiance au lendemain des événements. Aucun membre du personnel n'a été touché par ces violences. La direction générale des services correctionnels a indiqué que l'établissement n'a pas de problème de surpopulation, contrairement à d'autres prisons qui ont fait les manchettes pour cette raison il y a quelques mois. Au total, la prison d'Orsainville compte 631 détenus; elle pourrait vraisemblablement en accueillir au moins 700. Pour l'heure, deux enquêtes se déroulent simultanément, menées par la SQ et les Services correctionnels. Une autopsie sera également pratiquée sur le corps des deux victimes.



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