Un père de famille torontois décrit par sa femme comme un homme sans histoire est accusé, avec ses quatre frères, d'avoir entraîné par la ruse des centaines d'Ukrainiens vers les États-Unis, où ils faisaient de l'entretien ménager en quasi-esclavage.

Svetlana Churuk, l'épouse de Yaroslav Churuk, a affirmé avoir été stupéfiée lorsque la police a effectué une descente dans leur maison, emportant son mari.

La femme soutient qu'elle n'a pas idée pourquoi son époux, qui passerait ses soirées à surveiller leurs deux enfants pendant qu'elle effectue des quarts de nuit, a été arrêté.

Mme Svetlana, encore sous le choc lorsque contactée par La Presse Canadienne, affirme que son mari n'a rien à se reprocher.

Elle a parlé de lui comme d'un homme «calme, toujours serviable», et ajouté ne pas avoir à se plaindre de quoi que ce soit.

Âgé de 41 ans, Yaroslav Churuk et son frère Mykhaylo Botsvynyuk ont tous deux été arrêtés à Toronto. Les deux frères n'ont pas le même nom de famille parce que Churuk aurait pris celui de sa mère, selon son épouse.

Deux autres membres de la fratrie, Omelyan et Stephan Botsvynyuk, ont été arrêtés respectivement en Allemagne et à Philadelphie.

Un mandat d'arrêt a été émis pour un cinquième frère, Dmytro Botsvynyuk, qui se trouverait en Ukraine. Les autorités du pays ne sont pas contraints d'exécuter ce mandat d'arrêt puisque l'Ukraine n'a pas de traité d'extradition avec les États-Unis.

Les frères sont accusés d'avoir opéré un réseau de trafic humain pour faire passer des immigrants ukrainiens aux États-Unis, où ils étaient forcés de travailler comme concierges dans de grands magasins et des bureaux pour un salaire médiocre ou encore aucune compensation.

Les documents judiciaires montrent que la fratrie est accusée d'avoir promis des salaires pouvant atteindre 500 $ par mois, avec hébergement compris.

Environ huit victimes coopèrent maintenant avec les policiers.