Entre 15 et 20 secondes. C'est le temps qu'a duré la bagarre survenue le 12 novembre 2007 entre Yannick Charpentier, 12 ans, et une élève dans la cour de leur école de Saint-Eustache. Après avoir reçu environ trois coups à la poitrine, Yannick, qui souffrait d'un problème cardiaque, est mort. La coroner Andrée Kronström, qui a analysé les circonstances de l'affaire, a recommandé, hier, que les voitures de police se dotent de défibrillateurs semi-automatiques. Elle a aussi plaidé pour que plus de Québécois suivent une formation en réanimation cardio-respiratoire (RCR).

Au Québec, seulement 6% de la population possède une formation à jour en RCR. Dans certains États américains, cette proportion atteint 72%. «On aurait avantage à faire la promotion de cette formation et même, idéalement, à en faire un cours obligatoire au secondaire», a déclaré la coroner.

 

Même s'il était traité pour un problème cardiaque, le petit Yannick menait une vie normale. Il devait simplement éviter toute activité physique intense. Selon le directeur du service de cardiologie de l'hôpital Sainte-Justine, le Dr Joaquim Miró, la maladie à elle seule ne peut expliquer la mort de Yannick. Le 12 novembre 2007, il s'est porté à la défense d'une fillette dans la cour d'école. La bagarre qui a suivi lui a été fatale.

À la fin de la récréation, une surveillante a aperçu Yannick inconscient sur le sol. Elle a immédiatement appelé le 911 pendant que d'autres employés qui possédaient des notions sommaires de réanimation entamaient un massage cardiaque.

À peine trois minutes plus tard, les policiers sont arrivés et ont poursuivi les manoeuvres de réanimation. Ce n'est qu'à l'arrivée des ambulanciers, neuf minutes plus tard, qu'un appareil de défibrillation semi-automatique a été utilisé.

Ces appareils permettent de rétablir le rythme cardiaque au moyen d'une décharge électrique, a expliqué le Dr Miró. Ils sont faciles à utiliser et coûtent entre 1500 et 3000$.

La coroner ne peut affirmer qu'un tel appareil aurait sauvé la vie du jeune Yannick si on l'avait utilisé plus tôt, mais elle estime que le garçon aurait eu «plus de chances de survie».

Me Kronström aimerait que des défibrillateurs semi-automatiques soient installés dans les voitures de police du Québec, «qui arrivent souvent en premier sur les lieux des accidents».

À Saint-Eustache, quatre des douze voitures de police ont été munies de ces appareils depuis les événements de 2007. «Et on veut qu'éventuellement toutes en possèdent un», a dit le porte-parole de la police de Saint-Eustache, Normand Brulotte.