Le véhicule du président de la FTQ-Construction, Yves Mercure, a été la cible d'incendiaires, mercredi soir. Il n'est pas encore clair si l'incendie est lié à ses fonctions, mais l'escouade Marteau sera chargée d'enquêter sur le dossier, a indiqué la Sûreté du Québec.

L'affaire est survenue vers 23h au domicile de M. Mercure à Le Gardeur. La police de Repentigny a alors été alertée qu'un incendie avait débuté sous le véhicule de M. Mercure, une camionnette bleue de marque Ford. Une fusée routière et un boîtier contenant de l'essence ont été trouvés plus tard sous le véhicule, qui n'a subi que des dommages mineurs.Jeudi après-midi, la police de Repentigny, qui avait ouvert l'enquête, a confié le dossier à l'escouade Marteau, mise sur pied par le gouvernement du Québec pour faire la lumière sur la collusion et la corruption dans le milieu de la construction.

De son côté, M. Mercure n'a pas rappelé La Presse. La direction des communications de la FTQ-Construction a fait savoir qu'il n'y aurait aucun commentaire sur l'affaire pour l'instant.

Intercepté par une journaliste de Radio-Canada alors qu'il quittait son domicile jeudi matin, M. Mercure a indiqué qu'il n'avait pas peur. «Pourquoi j'aurais peur? C'est du matériel, il n'y a personne de blessé. C'est cela qui est important, a-t-il affirmé. J'ai une job à faire et je vais continuer à la faire peu importe ce qu'il arrivera.»

Période mouvementée à la FTQ-Construction

Cet incident survient dans une période mouvementée pour le syndicat qui représente 70 000 travailleurs de la construction.

La FTQ-Construction a fait les manchettes à de nombreuses reprises au cours de la dernière année, notamment parce qu'on accusait des membres du syndicat de se livrer à de l'intimidation dans des chantiers de la Côte-Nord. L'émission Enquête de Radio-Canada a fait état, en mars dernier, d'un climat de peur, de cas d'extorsion et de trafic de drogue dans les chantiers de la région.

Il y a environ deux semaines, le directeur général du syndicat, Richard Goyette, a quitté officiellement son poste «pour des raisons de santé». C'est le vice-président de la FTQ-Construction, Yves Ouellet, qui l'a remplacé.

M. Goyette aurait subi des pressions pour quitter son poste après avoir a été vu à un match du Canadien, le 10 mai, en compagnie de son prédécesseur, Jocelyn Dupuis, qui fait face à des accusations de fraude. Selon Radio-Canada et TVA, à la fin du match, les deux hommes auraient croisé le président de la FTQ, Michel Arsenault, et ce dernier aurait eu une discussion corsée avec Dupuis.

Mardi, c'était au tour d'Alain Pigeon, adjoint du directeur général, de quitter son poste.

La FTQ-Construction n'a toujours pas donné de détails sur son départ. Il survient toutefois deux semaines après que Le Devoir eut révélé que M. Pigeon faisait face à six accusations pour avoir travaillé comme entrepreneur en construction sans posséder de licence. M. Pigeon a plaidé non coupable.

M. Pigeon est impliqué dans un litige avec son ex-employeur, le Conseil provincial du Québec des métiers de la construction, qui lui reproche d'avoir fait des dépenses injustifiées.

La FTQ-Construction a également décliné notre demande d'entrevue dans ce dossier.