Parce que la mort violente du petit Jérémy Bastien est survenue dans un contexte de harcèlement criminel, Stéphanie Meunier, sa belle-mère, sera jugée sous une accusation de meurtre prémédité, a tranché la juge Hélène Morin, hier matin, au palais de justice de Montréal.

Assise dans le box, l'accusée de 31 ans a accueilli cette décision avec grand désappointement, et quelques larmes. Au départ, Mme Meunier était accusée du meurtre non prémédité de l'enfant, mort le 6 décembre 2008, alors qu'il n'avait que 4 ans. Mais au terme de l'enquête préliminaire, il y a quelques semaines, le procureur de la Couronne Louis Bouthillier a suggéré que l'accusation en devienne une de meurtre prémédité. Les circonstances le justifiaient, selon lui, car le «harcèlement criminel» était survenu de façon concomitante avec le meurtre, comme le stipule l'article 231 du Code criminel.

«Indépendamment de toute préméditation, le meurtre que commet une personne est assimilé à un meurtre prémédité lorsque celle-ci cause la mort en commettant ou en tentant de commettre une infraction prévue à l'article 264 (menaces), alors qu'elle avait l'intention de faire craindre à la personne assassinée pour sa sécurité», dit l'article 231.

L'avocate de l'accusée, Me Joëlle Roy, recommandait pour sa part de réduire l'accusation pour homicide involontaire, en ce sens que l'accusée aurait simplement «omis de fournir les choses nécessaires à la vie de l'enfant». À la lumière de la preuve, souvent insoutenable, qui lui a été présentée pendant l'enquête préliminaire, la juge Morin a estimé que la proposition de Me Bouthillier était celle qui convenait. Une ordonnance de non-publication nous interdit de dévoiler cette preuve pour le moment. Le procès aura lieu plus tard cette année, ou l'an prochain.

Un appel au 9-1-1

Le drame est survenu dans le domicile que Mme Meunier occupait avec le père de l'enfant, dans la rue Armand-Bombardier, à Rivière-des-Prairies. Elle-même mère de quatre enfants, Mme Meunier gardait le petit Jérémy en l'absence du père. Le couple s'était mis en ménage depuis peu. Le 6 décembre 2008, vers 18h, Mme Meunier a appelé le 9-1-1 pour dire qu'un enfant n'allait pas bien. Les secours sont arrivés, l'enfant était inanimé. Malgré les manoeuvres entreprises, le petit Jérémy n'a pas survécu. L'enfant affichait de nombreuses marques sur le corps. Mme Meunier a été arrêtée et accusée. Elle est détenue depuis.

La mère biologique de l'enfant, Julie Perron, 23 ans, a assisté à l'enquête préliminaire, au cours de laquelle des choses très dures ont été révélées. La jeune femme a passé au travers en se faisant une carapace, dit-elle.

Hier, elle s'est réjouie de la décision de la juge Morin. «Jérémy va pouvoir reposer en paix. Quand tout ça va être fini, il va reposer en paix», a fait valoir la femme, qui a donné naissance au petit Jérémy alors qu'elle n'avait que 17 ans. Séparée du père de l'enfant, elle avait consenti à ce que celui-ci ait la garde. «Mais je pouvais voir le petit quand je voulais», a précisé Mme Perron. «Ça allait bien jusqu'à ce qu'il rencontre Stéphanie Meunier», a-t-elle ajouté.

Mme Perron a décrit son défunt fils comme un «rayon de soleil», un bambin très enjoué et attachant. Il n'était pas hyperactif, comme certains l'ont dit, a-t-elle insisté.

Les parties se reverront cet automne, pour fixer une date de procès.

Le couple s'était mis en ménage depuis peu. Le 6 décembre 2008, vers 18 heures, Mme Meunier a appelé le 9-1-1 pour dire qu'un enfant n'allait pas bien. Les secours sont arrivés, mais malgré les manoeuvres entreprises, le petit Jérémy n'a pas survécu. L'enfant affichait des marques de violence. Mme Meunier a été arrêtée et accusée. Elle est détenue depuis.

Photo tirée de Facebook

Jérémy Bastien

La mère biologique de l'enfant, Julie Perron, 23 ans, a assisté à l'enquête préliminaire. Ce matin, elle s'est réjouie de la décision de la juge Morin. «Il va pouvoir reposer en paix. Quand tout ça va être fini, il va reposer en paix», a fait valoir la femme, qui a donné naissance au petit Jérémy, alors qu'elle n'avait que 17 ans. Séparée du père de l'enfant, elle consentait finalement à ce que celui-ci ait la garde. «Mais je pouvais voir le petit quand je voulais», de préciser Mme Perron. «Ça allait bien jusqu'à ce qu'il rencontre Stéphanie Meunier», a-t-elle ajouté. Elle décrit son fils comme un «rayon de soleil», un bambin très enjoué et attachant. Il n'était pas hyperactif comme certains l'ont dit, ajoute-t-elle.

Les parties se reverront cet automne, pour fixer une date de procès.

Photo tirée de Facebook

Jérémy Bastien et sa mère, Julie Perron.