Yves Pelletier était connu comme un homme bourru, violent et colérique par ses voisins, à Saint-Hyacinthe. Par contre, nul n'aurait pu penser qu'il essaierait un jour de s'en prendre à des inconnues.

Pelletier, 48 ans, a été arrêté lundi après-midi alors qu'il tentait d'enlever une jeune femme de 18 ans, non loin du cégep de Saint-Hyacinthe. Deux policiers l'ont surpris en flagrant délit au cours d'une mission de surveillance.

 

Les policiers de la Sûreté du Québec (SQ) étaient à sa recherche pour trois autres tentatives d'enlèvement survenues entre le 26 avril et le 13 mai. Les victimes, âgées entre 16 et 19 ans, ont toutes été abordées en plein jour dans le même secteur de Saint-Hyacinthe.

Les jeunes femmes ont fourni une description semblable du suspect: un homme aux cheveux blancs, bedonnant et circulant à bord d'une fourgonnette de marque Honda. Fait troublant, les victimes ont noté que leur agresseur portait des gants chirurgicaux lorsqu'il les a abordées.

L'arrestation d'Yves Pelletier a semé l'émoi dans la rue Coulonge, où l'accusé habite avec sa femme, Micheline Nadeau, et leurs deux fils de 8 et 11 ans. «Je n'aurai pas été surprise qu'un drame familial survienne dans cette maison-là, mais une tentative d'enlèvement, jamais», a dit une voisine, qui a préféré taire son nom.

Yves Pelletier a mauvaise réputation dans le quartier. Le quadragénaire, qui a déjà été préposé aux bénéficiaires, ne travaillait pas depuis plusieurs années, selon les voisins interrogés hier par La Presse.

«C'est une maison où il y a beaucoup de violence, tant physique que verbale, a dit une ancienne voisine. Parfois, ça brassait tellement qu'on entendait les murs bouger.»

Cette femme, qui a elle aussi requis l'anonymat, a été la voisine immédiate de l'accusé pendant plus de 10 ans. Les relations étaient si difficiles qu'en 2005, elle a décidé de vendre sa maison pour s'en éloigner. Son mari a déjà porté plainte contre Yves Pelletier pour menaces de mort, dit-elle.

«Ça fait plusieurs années que cet homme est déséquilibré, a dit l'ancienne voisine. S'il est mis en liberté, j'ai très peur pour les résidants du quartier.»

Yves Pelletier était sous le coup d'une libération sous caution pour une affaire de violence envers deux mineurs qui s'est déroulée entre 2006 et 2009. À la suite de cette affaire, la cour a ordonné qu'il soit suivi par un psychiatre.

La femme de l'accusé, Micheline Nadeau, n'a pas voulu répondre à nos questions, hier. Terrée dans son bungalow, elle regardait furtivement entre les stores fermés. Pendant ce temps, ses deux fils sautillaient sur le trampoline du voisin.

Yves Pelletier a été accusé mardi de sept chefs de tentatives d'enlèvement et voies de fait. Il sera de retour au palais de justice de Saint-Hyacinthe mercredi prochain. Son avocat, André Williams, pourrait demander une évaluation psychiatrique.