«J'aimerais retrouver ma fille vivante! Je l'aime beaucoup!» a lancé mercredi Marie-Ange Augis, mère de Cinthia Toussaint, cette jeune femme sans histoire d'Ahuntsic qui a mystérieusement disparu dans la nuit de dimanche à lundi.

Les recherches ont repris mercredi pour retrouver la jeune femme de 23 ans. Pour la deuxième journée consécutive, les policiers ont ratissé les terrains boisés près du stationnement du Taz, un parc de planche à roulettes situé avenue Papineau, qui longe le vaste terrain de l'ancienne carrière Miron. Un maître-chien était sur place, de même que plusieurs policiers et un poste de commandement du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).Des rubans de sécurité ont été déroulés autour d'un petit périmètre à l'entrée du stationnement. Un hélicoptère de la Sûreté du Québec a survolé le secteur. En début d'après-midi mercredi, les policiers avaient fini de fouiller les bosquets près du Taz. Ils ont ensuite mené des recherches à l'intérieur de la carrière désaffectée, aujourd'hui un terrain d'enfouissement.

L'enquête sur cette disparition a été confiée mardi à la Section des crimes majeurs du SPVM.

La veille, les policiers ont fait du porte-à-porte dans le quartier de la disparue, situé à proximité.

La dernière fois que Cinthia Toussaint a donné signe de vie, elle a informé une copine d'un rendez-vous prévu avec son ex-conjoint vers 1h15 du matin lundi, dans le stationnement du Taz.

L'homme qu'elle devait rencontrer a dit aux policiers qu'elle ne s'était pas présentée au rendez-vous. Ses proches, inquiets, ont signalé sa disparition aux policiers lundi soir.

Jours d'angoisse

Deux jours plus tard, l'angoisse était palpable dans le logement de Cinthia Toussaint, où vivent également sa mère, sa soeur et son fils de 3 ans, Jay Marion.

Ce dernier jouait tranquillement dans le salon avec un ballon, visiblement trop jeune pour réaliser pleinement les événements qui bouleversent sa famille. La mère de Cinthia, Marie-Ange Augis, était quant à elle dans tous ses états. Elle était assise dans le fauteuil du salon et les deux téléphones près d'elle sonnaient sans arrêt. Des proches inquiets, qu'elle tentait de rassurer en créole. Un peu plus loin, sur la dernière marche des escaliers menant à l'entrée de l'appartement, la soeur de Cinthia, Marie-Genise, 21 ans, était assise la tête entre les mains, l'air abattu.

La mère de Cinthia épluchait les albums de photos sur lesquels on pouvait voir sa fille, radieuse. «C'est une fille tranquille, toujours souriante et prête à aider ses amis. Elle devait entreprendre en juin un programme pour devenir infirmière», a raconté Mme Augis.

Rendez-vous nocturne

Mme Augis a vu Cinthia dimanche soir pour la dernière fois. Selon la police, la jeune femme est allée déposer en voiture un copain à environ 1h du matin, à l'angle des rues Bélanger et de la 27e Avenue. Mme Augis ignorait que sa fille devait rencontrer son ex-conjoint plus tard dans le stationnement du Taz. Le conjoint en question, père du garçonnet, a appelé vers 1h30 du matin à l'appartement. «Il voulait parler à Cinthia, prendre de ses nouvelles», a raconté la mère. Celle-ci peint un sombre portrait de l'ancien conjoint en question, avec qui sa fille a passé cinq ans. «Il est violent, jaloux. Il lui a même donné un coup de batte de baseball à la jambe, ce qui lui a valu une arrestation», a expliqué Mme Augis.

Des menaces

Selon elle, sa fille recevait des menaces régulières de la part de l'ex-conjoint. Ce dernier a été rencontré par les policiers, mais n'est pas considéré comme un suspect. Interrogé mercredi par RueFrontenac.com, l'homme a nié toute implication dans la disparition de Cinthia Toussaint.

Un peu plus tard, vers 3h du matin, l'autre copain de Cinthia, celui qu'elle avait déposé plus tôt en voiture, s'est présenté à son appartement. Il venait chercher des effets personnels oubliés dans la voiture de la jeune femme. Le copain a décidé de frapper à la porte de l'appartement, puisque le véhicule de Cinthia était devant chez elle. Fait étrange, puisque la disparue devait s'en servir pour aller rencontrer son ex-conjoint. La voiture a été remorquée devant chez elle, mardi, par les policiers.

Marie-Ange Augis souligne que sa fille et son ex-conjoint devaient se rencontrer pour discuter du versement de la pension alimentaire. «Ils se sont peut-être chicanés», a suggéré la mère de la disparue, qui préfère toutefois laisser la police faire son travail.

Photo fournie par le SPVM

Cinthia Toussaint