Même s'il a plaidé coupable et a exprimé des remords pour les quatre meurtres qu'il a commis, Daniel Poirier passera à coup sûr les 25 prochaines années derrière les barreaux. C'est la décision que le juge de la Cour supérieure James Brunton a rendue, ce matin, au palais de justice de Montréal.

En fixant la période d'inaccessibilité à une libération conditionnelle à 25 ans, soit le maximum, le juge Brunton a indiqué qu'il s'agissait d'un des rares cas où aucun crédit ne devait être accordé à l'accusé pour les facteurs atténuants.

Entre 1990 et 1999, Daniel Poirier a tué quatre personnes dans leurs domiciles respectifs pour des raisons futiles. Parce qu'il avait frappé une prostituée qui lui avait fait du tort, Murat Julien a été abattu dans sa chambre d'une décharge de fusil de calibre .12 en plein visage, le 23 novembre 1990.

Sylvain Sauriol a été tué à coups de marteau dans son logement, le 30 mars 1991. Ceci parce que, selon Poirier, il terrorisait les personnes âgées.

André Bouchard, 63 ans, a été étranglé et poignardé dans son logement le 28 février 1999. Dans ce cas précis, c'était pour voler M. Bouchard et ne pas laisser de témoin derrière. Serge Lachance a été poignardé chez lui le 4 août 1999. Poirier était mécontent de la qualité des stupéfiants que lui avait vendus la victime.

Ces meurtres étaient restés impunis jusqu'à ce que, en 2008, Poirier, qui était suspect dans le meurtre de M. Bouchard, tombe dans un piège que lui avait tendu la police. Il s'agissait d'une opération laissant croire à Poirier qu'il était embauché dans une grosse organisation criminelle. Les membres du gang, en réalité des policiers, lui demandaient de faire toutes sortes de tâches supposément criminelles en retour d'une rémunération. Poirier exécutait ces tâches en bon soldat et avec enthousiasme. Il était même disposé à commettre un meurtre. Avant d'être définitivement admis dans l'organisation, il devait confesser tous ses crimes passés au grand patron. Poirier a avoué non seulement le meurtre pour lequel il était suspect, mais trois autres pour lesquels on ne le soupçonnait pas.

Rappelons que Poirier a plaidé coupable à quatre accusations de meurtre non prémédité, ce qui entraîne automatiquement la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle avant dix ans. Il revient cependant au juge de fixer la période d'emprisonnement obligatoire, avant d'être admissible à une libération conditionnelle. Cette période peut varier de dix à 25 ans. Le maximum est très rarement imposé.