Fini les sorties au centre-ville les soirs de séries éliminatoires pour Patrice Léveillée, Martin Daoust Vilard et Luis Yonathan Caisse. Ils regarderont le reste des séries en prison puisque le juge Jean Falardeau a refusé de leur accorder la liberté sous cautionnement, hier.

Les trois jeunes hommes, qui ne se connaissent pas, font partie des 41 personnes qui ont été arrêtées mercredi soir pendant les troubles qui ont agité le centre-ville après le match du Canadien. Ils ont comparu le lendemain en Cour du Québec. Comme ils ont déjà des dossiers criminels en cours, ils sont restés détenus. Ils se sont présentés hier devant le juge Falardeau pour l'enquête sur leur cautionnement. Léveillée, un résidant de Saint-Eustache âgé de 20 ans, est accusé de voies de fait sur une policière avec un tesson de bouteille. Il est aussi accusé d'avoir manqué aux conditions qu'on lui avait imposées dans un dossier existant à Saint-Jérôme. Il ne devait pas consommer d'alcool, condition qu'il n'a manifestement pas respectée mercredi soir, et avait un canif alors qu'il lui est interdit d'avoir quelque arme que ce soit. Le juge Falardeau s'est montré inflexible malgré la plaidoirie de l'avocate de l'accusé.

«Il en reste bien des games», a lancé le juge en refusant la liberté au jeune homme, qui a semblé abasourdi. Il retournera devant le tribunal le 28 mai.

L'arme: un drapeau du Canadien

Martin Daoust Vilard, 26 ans, a écopé du même traitement, même s'il a promis de regarder les prochains matchs bien tranquille dans son salon. «Je suis un fier partisan du Canadien», a dit le jeune homme, qui portait toujours son chandail de Halak. Vilard est accusé de voies de fait armées contre un individu. La victime alléguée soutient avoir été frappée avec un bâton de baseball, ce que nie absolument Vilard. Il jure qu'il n'avait qu'un drapeau du Canadien en main et nie avoir frappé qui que ce soit. «J'ai pas de bâton de baseball chez nous. Je ne joue pas au baseball. Je joue au hockey», a lancé l'accusé, qui attend d'être jugé dans une autre cause en lien avec la possession de stupéfiants à des fins de trafic. L'homme a juré hier matin qu'il avait changé de vie depuis. Sceptique, le juge a préféré le garder détenu. Vilard semblait quasiment sur le point de pleurer quand il est retourné vers le quartier des détenus.

Le juge a réservé un sort identique à Luis Yonathan Caisse, 22 ans, accusé de voies de fait armées contre des policiers. Il leur aurait lancé des bouteilles de bière. L'accusé, qui attend de recevoir sa peine dans une autre affaire de voies de fait, a fait valoir qu'il rentrait tranquillement chez lui, mercredi soir, quand il a été coincé involontairement dans le grabuge. Explication qui a été rejetée.

Le juge a montré un peu plus de clémence envers Travis DeWolfe, un homme du Wisconsin, qui habite actuellement à Waterloo, en Ontario, et qui est accusé de voies de fait sur un policier. L'homme de 25 ans, qui a inscrit «mescaline» à la section «intérêts» de sa page Facebook, est le seul des quatre à avoir obtenu sa liberté sous cautionnement.

Signalons enfin que les policiers du SPVM demandent la collaboration du public pour identifier les casseurs. Ceux qui auraient des photos ou des vidéos des incidents sont invités à les faire parvenir à l'adresse suivante: series.2010@spvm.qc.ca. On peut aussi communiquer avec Info-Crime au 514-393-1133.

Pas de diffusion au centre bell

La direction du Canadien a fait savoir qu'on avait exclu la possibilité de diffuser les deux premiers matchs de la prochaine série sur écran géant. Ceux-ci seront disputés à Philadelphie. Donald Beauchamp, porte-parole du Canadien, a indiqué que l'organisation allait «considérer» la possibilité de présenter un autre match sur écran géant, s'il devait y avoir un match décisif disputé à l'étranger où l'équipe montréalaise se retrouverait en position de remporter la série. -PC