Richard Préfontaine avait construit sa maison en 1995 sur la terre familiale, en bordure de la rivière Salvail, à Saint-Jude. Il s'y est installé avec sa conjointe, Line Charbonneau.

C'est là que le couple a eu ses deux filles, Amélie, 12 ans, et Anaïs, 9 ans. C'est aussi sur cette terre que la petite famille a récemment construit une cabane à sucre, un projet qui lui tenait à coeur. Cette terre que les Préfontaine aimaient tant s'est affaissée vers la rivière, lundi soir, les entraînant dans sa chute.

 

La famille Préfontaine est bien connue à Saint-Jude, un village de quelque 1100 habitants situé à 25 km de Saint-Hyacinthe, en Montérégie. Elle est reconnue comme une famille discrète, unie et heureuse. Line Charbonneau, 45 ans, était éducatrice dans un centre de la petite enfance. Électricien de formation, Richard Préfontaine, 45 ans, travaillait depuis 12 ans aux Entreprises électriques A&R, à Saint-Hyacinthe.

«C'est un homme plein d'humour, un bon vivant, un pilier pour la famille Préfontaine», a relaté son patron, Normand St-Onge, qui refusait de parler de lui au passé hier après-midi.

La famille Charbonneau gardait hier espoir de retrouver la famille en vie, espérant qu'elle se soit réfugiée dans la chambre froide, au sous-sol de la maison. «Line est une mère formidable pour ses enfants, qui ont encore besoin d'elle», a dit sa belle-soeur, Louise Charbonneau.

Line Charbonneau avait un autre enfant, Sébastien, 22 ans, qu'elle avait eu d'une première union. Il faisait les 100 pas devant le terrain affaissé, hier, visiblement bouleversé par le drame.

Plan d'aide à l'école

La cadette, Anaïs, est en quatrième année à l'école aux Quatre-Vents. Hier matin, les enfants sont entrés en classe en silence, bien conscients du drame qui s'était produit la veille.

«Ç'a été une journée difficile pour les enfants, particulièrement pour ceux qui connaissent la cocotte, a dit la directrice de l'école, Chantal Gagnon. Ce n'est pas drôle d'être assis à côté d'une chaise vide...»

Des psychologues et des psychoéducateurs ont rencontré les élèves, qui ont été invités à exprimer leurs émotions en parlant ou en dessinant, a indiqué Mme Gagnon.

«C'est une famille très appréciée à l'école, a-t-elle souligné. Le père a longtemps siégé au conseil d'établissement. Et les petites sont de vraies petites perles, toutes douces et toujours de bonne humeur.»

L'aînée, Amélie, était en première secondaire à l'école Fadette, à Saint-Hyacinthe. Là aussi, un plan d'aide a été mis sur pied pour soutenir les élèves.