Le colonel Russell Williams était le premier informé par la police de l'évolution de l'enquête sur le meurtre de la caporale Marie-France Comeau, l'une de ses deux victimes présumées, selon une centaine de courriels que s'est procurés le quotidien Toronto Star.

Les courriels, en photo dans l'édition de jeudi, montrent la proximité qui existait entre les enquêteurs et l'officier canadien. Ainsi, dans une réponse à un message intitulé «Événement important», il écrit: «Compris. Je me tiendrai au courant dès mon retour, s'il y a du nouveau. Prenez soin de vous, Russ Williams».

Dans un autre courriel, il se permet même de remarquer (à propos de l'enquête): «Cela avance lentement».

Selon le journal, «le courriel le plus glaçant est sans doute la lettre de condoléances de Williams à la famille Comeau, dans laquelle il offre son soutien dans cette "période très difficile"».

«Dites-moi s'il y a quelque chose que je puisse faire pour vous aider (...) Vous et votre famille êtes dans nos pensées et nos prières», écrit Russell Williams.

L'accusé a rassemblé les courriels des enquêteurs de la police militaire, ceux-là même qui devaient participer plus tard à sa propre arrestation.

Williams a transféré certains de ces échanges sur un compte de messagerie personnel.

La semaine dernière, 82 nouvelles accusations d'entrée par effraction ont été déposées contre Russell Williams. Le colonel se serait introduit illégalement des dizaines de fois dans des maisons pour voler de la lingerie féminine.

L'ex-commandant de la base de Trenton est accusé du meurtre prémédité de deux femmes, Jessica Lloyd et la caporale Marie-France Comeau, qui habitaient dans les environs de la base aérienne qu'il dirigeait.

Après une tentative de suicide en prison au début du mois d'avril 2010, Williams a entamé une grève de la faim. Il doit comparaître de nouveau devant la justice le 24 juin.