Le juge de la Cour d'appel Jacques Léger, qui a représenté les intérêts commerciaux des Hells Angels jusqu'en 2006, n'a pas cru bon de se dessaisir d'une cause impliquant quatre Hells Angels. C'est plutôt le juge en chef de la Cour d'appel qui vient de le faire, a rapporté Radio-Canada, mercredi.

Le juge Jacques Léger n'avait pas prévenu son juge en chef Michel Robert qu'il pouvait se trouver en conflit d'intérêt.

M. Robert a indiqué mercredi avoir estimé «plus sage» de remplacer M. Léger dans cette cause, même s'il a dit ne pas connaître tous les faits.

Avant d'accéder à la magistrature en 2006, Jacques Léger conseillait les Hells sur les marques de commerce. Son principal client était Robert Bonomo, un membre fondateur des Hells arrêté en avril 2009 dans l'opération SharQc et accusé de 22 meurtres.

De la Cour supérieure, Jacques Léger est passé à la Cour d'appel l'année dernière. Il devait présider à une cause mardi prochain concernant la libération sous caution de quatre Hells accusés de meurtre.

Des juristes consultés par Radio-Canada ont estimé que le juge Léger avait le devoir de se désister.

Mis au courant de la situation, le juge en chef Michel Robert a pris les dispositions nécessaires pour que le juge Léger soit dessaisi du dossier, comme le montre le rôle de la Cour d'appel, corrigé lundi après-midi.

Selon Radio-Canada, ceci survient alors que le bruit court que le juge Léger pourrait remplacer le juge Robert comme juge en chef de la Cour d'appel du Québec.