Blessé d'une balle au thorax, Gabriel Dominique gisait face contre terre dans le stationnement du marché aux puces de Saint-Léonard quand un homme s'est approché et lui a tiré une balle à l'arrière de la tête, en fin d'après-midi, le 18 février 2007. Le ministère public entend maintenant démontrer que ce meurtrier est Whoody Aristilde.

C'est ce que le procureur de la Couronne, Pierre Labrie, a fait valoir lundi matin, au cours de son exposé à l'ouverture du procès d'Aristilde. L'homme de 22 ans est jugé par un jury sous une accusation de meurtre prémédité.Les faits sont survenus autour de 17h, ce jour de février 2007, au moment où le marché aux puces situé au 6245, Métropolitain Est fermait. Selon le résumé que Me Labrie a fait au jury, Gabriel Dominique, 25 ans, se trouvait dans le stationnement quand il a été interpellé par des jeunes. Il s'est approché du groupe, et des coups de feu ont éclaté. Atteint d'une balle au thorax, Dominique a pivoté et s'est effondré au sol. Le groupe de jeunes s'est approché de lui, et «Aristilde lui a tiré une balle à l'arrière de la tête», a dit Me Labrie. Les jeunes se sont ensuite enfuis en courant.

Caméras de surveillance

Toujours selon la théorie de la Couronne, ils se sont engouffrés dans un autobus de la ligne 193, qui circulait en direction est dans la rue Jarry. Des caméras de surveillance qui se trouvaient dans l'autobus, et dont les films seront mis en preuve au cours du procès, ont démontré qu'Aristilde est allé s'asseoir au fond. Il a sorti une arme de calibre 357 Magnum de son pantalon, et l'a glissée dans un sac à dos que Marco Montpoint venait de déposer devant lui.

À l'intersection de la rue Jarry et du boulevard des Galeries d'Anjou, des policiers ont surgi et ont arrêté cinq suspects dans l'autobus. Deux, dont Montpoint qui transportait l'arme dans son sac à dos, ont été cueillis alors qu'ils s'apprêtaient à descendre par l'avant du véhicule. Les trois autres, dont Aristilde, ont été arrêtés dans le véhicule de la STM. Par terre dans l'autobus, les policiers ont trouvé une autre arme, celle-là de calibre 25.

L'accusé est défendu par Me Gary Martin, et le procès est présidé par le juge Claude Champagne. Le premier témoin appelé à la barre, Richard Dionne, policier technicien en scènes de crime du SPVM, a témoigné pendant toute la journée des différents éléments saisis et photographiés aux endroits liés au crime.