Appréhendé la nuit dernière à Charlemagne, Dany Villanueva a comparu au Palais de justice de Joliette cet après-midi pour répondre à des accusations de conduite avec facultés affaiblies, de possession simple de marijuana et de bris de conditions.

Villanueva, 23 ans, a été arrêté dans la nuit de mercredi à hier à Charlemagne, dans Lanaudière. Les policiers l'ont intercepté vers 3h15 à l'angle de la rue Notre-Dame et du boulevard Céline-Dion, juste en face du monument érigé en l'honneur de la chanteuse.

Après avoir passé la nuit au poste de police, il a comparu hier après-midi au palais de justice de Joliette. Vêtu d'un kangourou noir, il est resté stoïque dans le box des accusés, acquiesçant poliment aux directives du magistrat.

Le juge François Landry a accepté de le mettre en liberté moyennant une caution de 1000$ et sous diverses conditions. Dany Villanueva, qui réside maintenant au domicile de ses parents, à Repentigny, devra respecter un couvre-feu de minuit à 7h. Il devra également s'abstenir de consommer de la drogue et de l'alcool et éviter tout contact avec les deux autres coaccusés.

Les deux personnes qui se trouvaient à bord du véhicule ont également comparu au palais de justice de Joliette. Dennis Edouard Artola Contreras, 21 ans, a été accusé d'entrave à un agent de la paix pour avoir décliné une fausse identité aux policiers. Daniel-Alexander Artiga-Padilla, 18 ans, a quant à lui été accusé de bris de conditions. Les coaccusés seront de retour devant le tribunal le 8 juin.

Rappelons que, le 1er avril, Dany Villanueva s'est dit trop malade pour terminer son témoignage dans le cadre de l'enquête publique sur la mort de son frère, Fredy, abattu par un policier dans un parc de Montréal-Nord en août 2008. Le coroner André Perreault a repoussé l'audience au 3 mai.

Expulsion

Cette affaire survient alors que Dany Villanueva fait face à des procédures d'expulsion pour cause de grande criminalité. La Commission d'immigration et du statut de réfugié doit rendre sa décision mercredi prochain.

L'avocat en immigration de Villanueva, Stéphane Handfield, a convenu que ces nouvelles accusations n'étaient pas «l'idéal», mais, selon lui, elles n'auront pas d'impact sur l'audience de mercredi. Les commissaires ne tiennent compte que des condamnations, souligne-t-il.

Ces nouveaux démêlés avec la justice pourraient nuire à Dany Villanueva dans l'avenir, explique Peter Showler, professeur de droit à l'Université d'Ottawa. «Si la Commission décide de l'expulser, il pourrait en appeler de ce jugement, explique Me Showler. Or, la section d'appel de l'immigration tient compte des nouvelles accusations pour rendre sa décision.»

Dany Villanueva n'en est pas à son premier passage devant les tribunaux. En avril 2006, il a reconnu sa culpabilité à plusieurs accusations, dont certaines liées à la fréquentation de gangs de rue.

Plus récemment, il a été accusé d'avoir utilisé une fausse arme lors de la perpétration d'un vol qualifié au centre-ville de Montréal en juin 2008. L'accusation de bris de conditions déposée contre lui hier est en lien avec cette affaire.