L'ex-agente d'immeuble Johanne Bariteau a été reconnue coupable du meurtre non prémédité de son revendeur de drogue, ce midi, au palais de justice de Montréal.

Le jury, composé de huit femmes et de quatre hommes, a rendu son verdict après deux jours et demi de délibérations. «De toute évidence, le jury n'a pas retenu la thèse selon laquelle l'accusée était en état de légitime défense au moment des faits», a expliqué la procureure de la Couronne dans le dossier, Hélène Di Salvo.

La femme de 41 ans a pris le chemin de la prison en attendant les délibérations sur sa sentence, fixées le 19 avril. Le juge devra alors trancher sur le nombre d'années qu'elle aura à purger avant de pouvoir s'adresser aux libérations conditionnelles. Pour un meurtre au deuxième degré, la possibilité de libération est fixée à entre dix et 25 ans.

Le procès de Johanne Bariteau a duré trois semaines. L'affaire remonte à la nuit du 27 au 28 décembre 2007. Selon la thèse de la Couronne, Bariteau aurait asséné «au moins» 19 coups de bouteille ou de marteau à la tête de son revendeur de cocaïne, Nicola Terranova. La victime de 36 ans a été retrouvée sans vie dans la baignoire de l'appartement de l'inculpée environ dix heures plus tard.

Lors du procès, Bariteau a plaidé la légitime défense. Selon son témoignage, le revendeur de drogue aurait tenté de l'agresser sexuellement. Le soir du drame, elle se serait fait livrer de la drogue à son appartement de Verdun à trois reprises, chaque fois d'un revendeur différent. Bariteau aurait mis beaucoup de temps à contacter la police car elle était «trop confuse».

À la suite de la tragédie, Bariteau a suivi une thérapie. Elle a également donné des conférences aux jeunes sur les dangers liés à la consommation de drogue.