Un fugitif originaire de l'État américain de la Géorgie, qui aurait tenté d'acheter un garçon de cinq ans via internet, demeurera incarcéré au Canada.

Une chasse à l'homme internationale pour tenter de retrouver Patrick Molesti, 56 ans, a pris fin vendredi soir lorsque la police l'a arrêté à une gare d'autobus de Thunder Bay, dans le nord-ouest de l'Ontario.

Molesti a comparu par vidéoconférence, mercredi à Toronto, dans le cadre d'une audience de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada.

L'homme, dont le vrai nom est Patrick Lamontagne, a clamé son innocence, tout en admettant qu'il pourrait être tenté de prendre la fuite.

Molesti est détenu à Thunder Bay pendant que les responsables essaient de déterminer s'il peut légalement se trouver au Canada. L'Agence des services frontaliers du Canada affirme toutefois qu'il sera probablement déporté en raison des accusations qui pèsent contre lui aux États-Unis.

Molesti fait face à différentes accusations de nature sexuelle ainsi qu'à une accusation de vol.

Les policiers de Géorgie croient que Molesti n'était pas au Canada à la recherche d'un enfant à vendre. Ils estiment que l'homme, qui est un citoyen français, croyait probablement qu'il lui serait plus facile de rentrer en France en passant par le Québec.

Un avocat du gouvernement avance que Molesti est un citoyen français mais un résidant des États-Unis.

Bien que l'allégation selon laquelle Molesti allait sur le web à la recherche d'un enfant à acheter semble hors du commun, un expert de la pornographie juvénile a déclaré que la traite des enfants dans le cyberespace est loin d'être inusitée.

Chaque année, environ un million de femmes et d'enfants sont achetés, vendus, échangés et sont victimes de la traite dans le monde entier, a affirmé Paul Gillespie, un ancien policier spécialisé dans la question de l'exploitation des enfants.

Les victimes peuvent vivre dans les nations les plus pauvres du monde, mais les consommateurs proviennent souvent des pays occidentaux.

Ironiquement, la technologie utilisée pour se livrer à ce genre d'exploitation des enfants avait pour objectif de permettre aux dissidents politiques dans des endroits comme la Chine de s'exprimer sans crainte de représailles, a regretté M. Gillespie.