Le drame familial survenu mercredi dans un secteur cossu de Mercier sème l'émoi dans le voisinage. L'homme de 72 ans qui aurait poignardé à mort sa conjointe de 68 ans était vraisemblablement dépressif et aurait tenté de s'enlever la vie une première fois il y a quelques semaines.

Un poste de commandement de la Sûreté du Québec était garé ce matin devant l'immense résidence de la rue de Belcourt, là où s'est joué le drame.

Les policiers ont été alertés un peu après 17h la veille par le fils du septuagénaire, qui a découvert les deux corps ensanglantés à l'intérieur de la maison située dans un petit croissant boisé.

Le décès de Ginette Lavallée a été constaté à son arrivée à l'hôpital. L'auteur présumé du meurtre était pour sa part grièvement blessé, mais sa vie n'est aujourd'hui plus en danger. Il aurait tenté d'en finir après avoir asséné plusieurs coups de couteau à sa conjointe.

Le suspect n'a pas encore été interrogé par les enquêteurs en homicide de la SQ, qui ont hérité du dossier. Aucune accusation n'a été portée contre lui.

«Il l'a fait! Il l'a fait!»

La tragédie était sur toutes les lèvres ce matin, dans ce voisinage paisible et familial.

De son balcon, François Barrette dit avoir assisté en direct à l'arrivée du fils, qui a fait la macabre découverte hier après-midi. «Il a ouvert la porte et est ressorti aussitôt, en proie à une vive réaction. Il s'est mis à casser des affaires dans la cour. Il criait Il l'a fait! Il l'a fait!», raconte, encore secoué, ce voisin immédiat.

Le fils et sa conjointe partageaient la maison avec le couple de personnes âgées impliqué.

Selon M. Barrette, l'homme de 72 ans avait fait une tentative de suicide il y environ trois mois. Il ne s'était apparemment jamais relevé du suicide qui aurait emporté un de ses fils il y a quelques années, enchaine M. Barrette. «Je lui ai parlé il y a deux jours, il marchait avec son chien. Il vivait dans une bulle depuis quelques semaines. J'essayais de lui arracher un sourire, mais c'était forcé. Je ne pensais pas qu'il irait jusque là...», admet François Barrette.

Toujours selon lui, des membres de la famille qui ont débarqué sur place après le drame semblaient en colère contre le père, mais aussi à l'endroit des policiers. «On vous l'avait dit!», aurait répété un des proches aux policiers.

Cette autre voisine semblait tout aussi surprise qu'un tel incident éclate dans la maison tout juste derrière chez elle. «C'est un coin très familial, il n'y a jamais de tensions ou d'incidents violents», souligne Isabelle Bergeron, qui opère une garderie en milieu familial. Même son de cloche chez Sukhjetkaur Kaler, qui habite la résidence devant chez elle. «Ce drame touche un couple sympathique et tranquille. C'est un choc!», laisse-t-elle tomber.

La Sûreté du Québec n'était pas en mesure d'indiquer si les policiers sont intervenus à cette adresse dans le passé. «Ce sont des éléments qui sont vérifiés et qui vont faire partie de l'enquête en cours», résume le sergent Claude Denis de la SQ.