La manifestation annuelle pour protester contre la brutalité policière s'est mise en branle au métro Pie-IX, après un ultime appel au calme des organisateurs. Notre équipe est sur place pour rendre compte des événements.

20:00 La manifestation se termine

La manifestation est terminée depuis peu. La police n'a pas encore divulgué le nombre d'arrestations, mais elles se compteraient par dizaines.

18:50 Une remorque en feu

Des manifestants ont mis le feu à une remorque remplie de matériaux de construction au milieu de la rue Saint-Germain, non loin de Sherbrooke.

18:35 Une arrestation musclée

Devant un dépanneur, l'arrestation musclée d'un manifestant visiblement âgé, environ dans la soixantaine, a suscité une vive réaction chez les manifestants.

18:33 Une trentaine de manifestants encerclés

Les policiers passent à l'action en prenant en souricière plusieurs manifestants devant le parc Raymond-Préfontaine, à l'angle des rues Hochelaga et Préfontaine. La plupart des manifestants ont déguerpi dans les ruelles lorsque les policiers ont lancé l'assaut.

Il y a eu quelques brefs affrontements entre les deux camps, mais les policiers ont vite pris le dessus. Des projectiles ont aussi été lancés.

Les policiers encerclent présentement une trentaine de manifestants. «Libérez nos camarades!», scandent d'autres manifestants, refoulés un peu plus loin sur la rue Hochelaga.

18:18 Quatre manifestants arrêtés

Le jeu du chat et de la souris s'amorce. Les manifestants viennent de bifurquer sur la rue Saint-Germain, pour ensuite emprunter la rue de Rouen en direction ouest et Dézéry vers le nord.

Plusieurs résidants de ce secteur résidentiel contemplent le passage du cortège de leur balcon.

Jusqu'à présent, quatre manifestants ont été arrêtés pour des entraves à des règlements municipaux. L'un deux avait un cocktail Molotov en sa possession.

Par ailleurs, l'une des organisatrices aurait été arrêtée dès le début de la manifestation.

Quelques manifestants allument des feux d'artifice.

18:04 Tension palpable

Le cortège tourne sur la rue Ontario en direction ouest. «La police de Montréal fait du profilage racial», scandent les manifestants.

Tout se déroule dans un calme relatif, mais la tension est palpable.

Les policiers, qui se font discrets, se font huer copieusement au détour des rues.

Quelques jeunes ont ramassé des briques et des roches sur un terrain privé.

17:48 Un ultime appel au calme

La marche débute, après un ultime appel au calme des organisateurs. «On sait que c'est dur de ne pas répondre par la violence lorsqu'on est violenté», admet un porte-parole. «Hochelaga-Maisonneuve est déjà un quartier magané, on devrait y penser à deux fois avant de tout péter», ajoute-t-il.

Le cortège vient d'emprunter le boulevard Pie-IX vers le sud.

17:41 Tenues de camouflage et système de points pour pimenter la soirée

Environ 200 manifestants s'agglutinent maintenant devant la station Pie-IX et empiètent dans la rue. Quelques-uns, méconnaissables, débarquent avec leurs tenues de camouflage, foulards et verres fumées.

Sur un blogue aujourd'hui, un manifestant proposait apparemment un système de points, histoire de mettre un peu piquant à l'événement.

L'auteur invitait les manifestants à dérober l'équipement des policiers de l'escouade anti-émeute. Par exemple, voler un casque donne 50 points, 30 pour un bouclier et 500 pour une bonbonne de gaz au poivre.

Les organisateurs prononcent des discours, en dénonçant d'entrée de jeu la campagne de peur des médias et de la police.

Les portes de la station Pie-IX sont verrouillées. Rappelons que l'an dernier, les manifestants avaient pris les autorités par surprise en s'engouffrant dans le réseau souterrain.

Les organisateurs expliquent avoir choisi de marcher dans les rues d'Hochelaga-Maisonneuve pour dénoncer la gentrification du quartier et la répression, notamment à l'endroit des travailleuses du sexe.

17:23 La foule grossit, la mort de Fredy Villuaneva n'est pas digérée

La foule grossit devant la station de métro Pie-IX. Une fanfare avec une grosse caisse et trompettes accueille les manifestants.

Sur place, les représentants des médias sont très nombreux. Plusieurs personnes brandissent des pancartes. «Lapointe bourreau de Fredy», «Fuck le SPVM», peut-on lire.

Les slogans aussi commencent à être scandés. «Liberté d'expression, arrêtez la répression!», «Fraternité des policiers, syndicat de meurtriers!», répètent les manifestants.

Plusieurs manifestants interrogés ont toujours du mal à digérer la mort de Fredy Villuanueva. «Les grands enjeux sont le comportement de l'agent Lapointe (qui a abattu Villanueva) et le manque de transparence de la police», explique Thierry, en train de siroter une bière.

Son copain Guillaume Lemarron explique qu'il y a beaucoup de colère envers la police chez les jeunes défavorisés et de la rue, victimes de la répression. «Il y a de bonnes chances que ça déraille, mais la police fait comme si inévitable. C'est une attitude déplorable», ajoute le jeune homme.

Un hélicoptère du Service de police de la ville de Montréal survole la scène.

16:54 Ambiance festive qui pourrait tourner au vinaigre

Une quarantaine de personnes sont déjà rassemblées devant la station de métro Pie-IX, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve.

L'ambiance est pour le moment festive, le temps doux et printanier et les manifestants débarquent au son des percussions.

Les policiers sont très présents, postés un peu partout autour des stations de métro et même sur le toit d'un des édicules.

Quelques policiers à cheval sont aussi aux aguets.

Le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP), qui a organisé cette 14e édition, a lancé il y a quelques jours un appel au calme et espère que l'événement ne vire pas à l'émeute.

Comme pratiquement chaque année, la manifestation du 15 mars tourne au vinaigre et se traduit par des dizaines d'arrestations. L'an dernier, plus de 200 personnes avaient été appréhendées.

Mais pour les participants, cette manifestation a toujours sa raison d'être. Paulo Steph explique y prendre part depuis son origine, il y a 14 ans. Il avoue se mettre une cagoule lorsque les choses commencent à s'envenimer. «Parce que tu ne sais jamais à qui tu as affaire», lance le manifestant, qui ne cache pas avoir une dent contre les forces de l'ordre. «L'esti de police, je l'ai dans le cul!», peste-t-il.

Une jeune femme distribue des petites feuilles sur lesquelles figure un numéro de téléphone pour obtenir un soutien juridique. «Si tu te fais arrêter, communique avec l'avocat disponible aujourd'hui pour la manifestation, peut-on lire sur le dépliant. Les seuls renseignements que tu dois donner aux flics sont: ton nom, adresse et date de naissance. N'en dis pas plus!», précise-t-on.

L'itinéraire des manifestants n'est pas connu des policiers.