Celui qui porte un couteau sur soi en pensant assurer sa sécurité est dans l'erreur. «C'est tout le contraire», a noté le juge André Vincent, jeudi, en condamnant Charles André Laberge, 25 ans, à la prison à perpétuité. Ce dernier a tué Francis Proulx de 20 coups de couteau, dans la nuit du 21 juillet 2007, à L'Île-Bizard.

Le crime s'est produit au cours d'une querelle dont le motif n'est pas très clair. Un peu avant minuit, le soir du 20 juillet 2007, l'accusé et son frère, Simon Laberge, sont allés prendre un verre chez Proulx, 37 ans, qu'ils ne connaissaient pas. Une dispute a éclaté et les trois hommes se sont retrouvés sur le parvis de l'église Saint-Raphaël-Archange, à L'Île Bizard. Là, ils en sont venus aux mains. Rapidement, Charles André a sorti un couteau et en a asséné au moins 20 coups à Proulx, pendant que Simon rouait la victime de coups de pied. «Il m'a piqué, il m'a piqué», hurlait Proulx.

Au terme de l'attaque, il a pu se relever et a réussi à descendre les marches, mais il s'est effondré tout près et n'a pas survécu. Pendant ce temps, Charles André, son frère Simon et la petite amie de ce dernier, Vanessa Langlois, se son enfuis pour se réfugier chez les Laberge, où ils ont lavé leurs vêtements. Charles André s'est débarrassé du couteau dans le jardin d'une résidence. Les deux hommes ont été arrêtés le lendemain. Il est à noter que Simon est aussi accusé du meurtre, bien que son rôle semble beaucoup moins important. Il est d'ailleurs en liberté et doit revenir devant la Cour aujourd'hui.

En ce qui concerne Charles André, il a plaidé coupable de meurtre non prémédité, ce qui lui vaut automatiquement la prison à vie. Jeudi matin, il avait la tête bien basse et a présenté ses excuses à la famille de sa victime. Le juge Vincent s'est rendu à la suggestion commune des avocats, Thierry Nadon pour la Couronne et Tom Pentefountas pour la défense, et a fixé à 11 ans la période qu'il devra purger avant de devenir admissible à une libération conditionnelle. La famille de la victime, originaire d'Amqui, a décrit Francis Proulx comme un bon gars souriant qui aimait à rendre service. Il pratiquait le métier de couvreur.