Des accusations de fraude et de fausse facturation ont été déposées mercredi contre l'ancien directeur général de la FTQ-Construction, Jocelyn Dupuis.

Jocelyn Dupuis devra répondre de trois chefs d'accusation. Il est accusé, dans un premier temps, de fraude pour un montant de plus de 5000 $.

Il est aussi accusé d'avoir soumis, entre décembre 2007 et novembre 2008, un total de 208 faux rapports de dépenses hebdomadaires et faux reçus de restauration, afin d'inciter la FTQ-Construction à lui rembourser ces sommes.

Le troisième chef, enfin, l'accuse d'avoir conseillé à Eddy Brandone - alors secrétaire-trésorier de la FTQ-Construction - de faire une fausse facture au montant de 11 300 $, afin de voir la FTQ-Construction défrayer l'installation de nouvelles portes et fenêtres chez M. Yves Mercure, le nouveau président de la FTQ-Construction.

Jocelyn Dupuis serait présentement en vacances en Floride.

Le mandat d'arrêt émis contre l'ancien dirigeant de la FTQ-Construction survient environ un an après la découverte de ses liens avec des membres du crime organisé, notamment avec Marvin «Casper» Ouimet, un Hells Angels influent toujours en cavale depuis l'opération SharQC.

Lorsque ces relations étonnantes avaient été mises à jour, La Presse avait appris que la Sûreté du Québec enquêtait depuis deux ans sur une affaire de blanchiment d'argent dans le milieu de la construction. C'est cette enquëte qui avait mis les policiers sur la piste des relations entre Jocelyn Dupuis et le crime organisé.

La Presse avait révélé que M. Dupuis et le président de la FTQ-Construction, Jean Lavallée avaient été contraints de quitter précipitamment leurs postes en septembre 2008 à la demande expresse du président de la FTQ, Michel Arsenault. M. Dupuis, qui avait dirigé durant 11 ans le syndicat de 70 000 membres, s'était aussi retrouvé dans l'eau chaude pour s'être fait rembourser 125 000$ de dépenses en six mois.

Outre les relations entre Dupuis et Marvin Ouimet, Radio-Canada avait aussi révélé que M. Dupuis entretient des liens étroits avec le criminel notoire Raynald Desjardins, associé au clan du chef de la mafia montréalaise, Vito Rizzuto.

Durant son enquête, la police -une escouade mixte spécialisée dans les fraudes fiscales- avait apparemment reçu plusieurs plaintes d'entrepreneurs forcés d'accepter la présence d'employés peu recommandables sur leur «pay roll», avec la bénédiction de la FTQ-Construction.

Avec La Presse Canadienne