Le scénario classique: des adolescentes se sont fait charmer autour des arrêts d'autobus, mais le flirt a viré rapidement au cauchemar. Elles se sont retrouvées dans des motels et des résidences privées, où les attendaient des agressions, des orgies sexuelles (des «gang bang») et des rares sorties pour se prostituer.

Le Service de police de l'agglomération de Longueuil a démantelé ce qu'il croit être un réseau juvénile de proxénètes lié aux gangs de rue, la semaine dernière, mais il pense que les trois adolescentes qui ont porté plainte ne sont pas les seules présumées victimes. «On pense que c'est l'histoire de d'autres jeunes filles et on veut qu'elles communiquent avec nous», indique Gaétan Durocher, porte-parole de la police de Longueuil.

«Ce sont des comportements inacceptables», dit le policier, par rapport aux faits qui sont reprochés aux accusés. Des faits qui se sont déroulés entre septembre 2008 et février 2010, à l'endroit de trois filles qui étaient âgés de 14 et 15 ans au début des présumées agressions.

C'est après le témoignage d'une première de ces trois présumées victimes que le Service de police de l'agglomération de Longueuil a lancé l'Opération Saltimbanque, qui a été menée par l'Unité des crimes graves.

Cinq suspects âgés entre 19 et 28 ans ont été arrêtées la semaine dernière et ont comparu jeudi dernier au palais de justice de Longueuil, en plus des trois autres accusés qui étaient déjà derrière les barreaux. Ils ont fait face à un total de 47 chefs d'accusation, dont agression sexuelle, contact sexuel avec des personnes d'âge mineur, incitation à la prostitution, proxénétisme, traite de personnes, pornographie juvénile et trafic de stupéfiants.

«Ils rencontraient les jeunes filles dans certains abri-bus, indique Gaétan Durocher. Ils les séduisaient et les emmenaient dans des motels ou des résidences privées de Montréal et de la Rive-Sud.»

La police demande la collaboration du public. «On demande aux parents d'être attentifs si leur jeune fille parle de garçons avec des surnoms», souligne le porte-parole, en citant les acronymes «Crispy», «Jabs» et «Sam» ou «Samy».

Les accusés arrêtés la semaine dernière sont Kwesi Renner, 28 ans, Joseph Samuel, 19 ans, et Shawn Faubert, 21 ans, Jason Joseph Baily, 21 ans, et Bakari Blades, 27 ans. Les trois autres qui étaient déjà en prison se nomment David Létourneau, Jesse Julien Thomson-Trudeau et Ader Nicolas Marchi-Karzazi.

Certains d'entre eux sont connus des autorités pour leurs liens avec des gangs de rue. Tous étaient de retour au palais de justice de Longueuil, lundi, pour l'enquête pro forma.

«L'enquête est toujours en cours. Il est possible qu'il y ait d'autres arrestations», souligne Gaétan Durocher.

Les gens du public qui désirent transmettre des informations dans le dossier au Service de police de l'agglomération de Longueuil peuvent le faire au 450-463-7211.