Le «gros» match de vendredi du Junior de Montréal, annulé par la Ville la semaine dernière faute de chauffeur de Zamboni, aura finalement lieu. Le syndicat des cols bleus a accepté ce matin d'annuler la grève de 24h des trois employés, dont l'indispensable chauffeur, de l'aréna Denis-Savard de Verdun.

C'est en fait le syndicat qui défrayera lui-même le salaire des trois cols bleus, a annoncé ce matin à Cyberpresse le président, Michel Parent. Cette offre devrait permettre d'organiser la rencontre pour laquelle on attendait quelque 3000 partisans et qui devait attirer plus de 200 000 téléspectateurs sur les ondes de Vox. Une cérémonie venant conclure une collecte de fonds pour les enfants atteints de la maladie de Lou Gehrig et de leucémie était également prévue.Le syndicat des cols bleus n'avait jamais été informé de l'impact désastreux qu'aurait eu sa grève de 24h qui se tiendra vendredi dans l'arrondissement Verdun, dénonce M. Parent. «Personne ne nous a appelés, j'ai appris qu'il y avait un problème par un ami, un pompier à la retraite. J'apprends ça par la bande -c'est le cas de le dire. J'ai mon voyage! Je le répète, on n'est pas là pour pénaliser la population. On va fournir le personnel et le payer.»

M. Parent s'est entretenu ce matin avec le président du Junior, Martin Routhier, et les deux hommes ont convenu d'un projet d'entente dont les détails restent à peaufiner. Il a été impossible de contacter le président du Junior.

Le 3 février dernier, la Ville de Montréal a informé par écrit le Junior que son match du 12 février était annulé en raison d'une grève des cols bleus -qui sont trois à oeuvrer à l'aréna Denis-Savard les soirs de match, deux employés à l'entretien et un chauffeur de surfaceuse.

C'est l'absence de ce dernier qui rendait la présentation du match impossible. Le Junior a demandé à la Ville de lui envoyer un cadre pour remplacer le chauffeur, ce qui lui a été refusé. L'équipe s'apprêtait ce matin à déposer une demande d'injonction en Cour supérieure pour forcer la main de la Ville.

Le président du syndicat, lui, voit dans cette controverse une tentative de Montréal d'«alimenter une mauvaise presse» contre les cols bleus. «C'est aberrant, ils connaissaient notre horaire de grèves rotatives depuis le 11 janvier, ils n'ont écrit au Junior que le 3 février. J'ai dit à Martin (Routhier) : «Tu vois, c'est ça, dealer avec Montréal».»

Méfiant, M. Parent s'attend à ce que la Ville tente d'empêcher le syndicat des cols bleus de payer lui-même ses trois membres vendredi prochain. «Ça ne me surprendrait pas qu'ils nous sortent quelque chose dans ce genre-là.» La Ville devrait se prononcer plus tard dans la journée sur la légalité de cette offre.