Un violent incendie a ravagé une église centenaire du centre-ville, ce matin, ne laissant de l'édifice que les murs et suscitant bien des questions chez les enquêteurs du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).

L'incendie s'est déclaré vers 5h dans la chapelle des Franciscains, située sur le boulevard René-Lévesque Ouest, près de l'avenue Atwater. Le feu a complètement ravagé l'église ainsi qu'un couvent et a endommagé une maison patrimoniale attenante.

«D'après ce qu'on peut voir de la rue, l'église est une perte totale, c'est très triste », a dit le ministre provincial des franciscains, le père Marc Le Goanvec.

«Les pompiers ignorent s'ils devront détruire la façade, vu qu'elle risque de s'effondrer», a-t-il ajouté. L'église construite en 1893 était à l'abandon depuis trois ans. Les franciscains essayaient de la vendre.

Le père Le Goanvec était allé reconduire une amie à l'aéroport Montréal-Trudeau ce matin, et revenait au centre-ville sur l'autoroute 20 lorsqu'il a vu un écran de fumée. «J'ai tout de suite pensé à notre église», a-t-il raconté. Il s'est donc rendu sur place pour constater que la chapelle brûlait.

Une église squattée

Pour l'instant, on ignore les causes du brasier. Le service des incendies de la Ville de Montréal, incapable de déterminer l'origine du feu, a référé le dossier au SPVM. Des enquêteurs devraient inspecter les restes de l'église la semaine prochaine, a précisé un porte-parole de la police, Daniel Lacoursière.

Le père Le Goanvec, qui précise «qu'il n'y avait pas d'électricité dans l'église», explique que le lieu aurait pu être occupé par des squatteurs.

«Même si on avait bien placardé l'église, elle était sûrement fréquentée par des squatteurs, des itinérants. C'est un lieu très central, au centre-ville, alors l'église attirait ces gens.»

Dinu Bumbaru, directeur des politiques à Héritage Montréal, précise que la chapelle des Franciscains n'était pas considérée comme patrimoniale.

«C'est un bâtiment qui était modeste : on ne parle pas de la basilique Notre-Dame », a dit M. Bumbaru.

Le père Le Goanvec rappelle toutefois que c'est sur ce lieu que se sont installés les franciscains en 1890, lorsqu'ils sont revenus s'installer au Québec après l'avoir quitté suite à la Conquête.

«Pour nous, c'est très symbolique», dit-il.