Des procès d'une envergure sans précédent dans l'histoire du Québec sont en voie de prendre forme.

Les procès qui découleront de l'opération SharQc pourraient en effet dépasser en ampleur les mégaprocès du début des années 2000.

Pas moins de 133 accusés arrêtés durant SharQc en avril 2009 ont comparu, lundi, devant le juge André Vincent, dans le cadre d'une conférence de gestion, en vue de discuter des défis logistiques à venir.

La Couronne privilégie la tenue, à compter de septembre, d'une série de grands procès. Le deuxième s'amorcerait en novembre et le troisième en janvier 2011. Toutefois, la défense a déjà émis de sérieuses réticences et craint que l'affaire soit ingérable.

Les avocats de la défense se plaignent de la lourdeur de la preuve, mais veulent toutefois procéder rapidement, étant donné que les prévenus sont actuellement incarcérés.

D'ici à la prochaine comparution, le 23 avril, la Couronne s'est donc engagée à soumettre des cahiers de preuves pour chacun des accusés, pour que les avocats puissent se retrouver. Les accusés pourraient ensuite plus clairement déterminer s'ils veulent subir leur procès devant juge et jury ou encore devant un juge seul, par exemple. La Couronne pourrait alors constituer plus facilement des groupes d'accusés en fonction de ces choix. On pourrait notamment regrouper les accusés de meurtre, les accusés de complot de meurtre, ou les accusés de gangstérisme ou de trafic de drogue.

A sa sortie de l'audience, la procureure chef au dossier, Madeleine Giauque, a indiqué que la poursuite envisage des mégaprocès pouvant aller jusqu'à 65 coaccusés, soit le nombre maximal de places dans le box des accusés de la salle principale du Centre judiciaire Gouin.

En comparaison, lors des mégaprocès faisant suite l'opération Printemps 2001, les deux mégaprocès comptaient respectivement 13 et 17 coaccusés.

Rappelons que SharQc était la plus vaste rafle policière des annales judiciaires au Canada. Pas moins de 155 suspects ont été accusés, mais 22 d'entre eux courent toujours.