Vous habitez à Saguenay ou à Trois-Rivières? Petit conseil: marchez droit. Les services de police de ces deux villes seraient les plus efficaces de la province, selon une nouvelle étude.

Statistique Canada vient de publier son étude annuelle sur les effectifs policiers du pays. Les analystes y calculent l'indice de résolution de crimes dans les villes canadiennes de 100 000 habitants et plus. «Pour la première fois, Statistique Canada a pondéré ses indices de résolution en fonction de la gravité des crimes», a expliqué Warren Silver, analyste au Centre canadien de la statistique juridique. Par exemple, un meurtre résolu se voit attribuer plus de «points» que des voies de fait.

 

Le Service de police de Saguenay, avec un taux de 44,1, se classe premier au Québec et cinquième au pays. Il est suivi par le Service de police de Trois-Rivières (43), qui occupe le deuxième rang au Québec.

Viennent ensuite les polices de Lévis (42,5), Gatineau (40,7), Québec (36,2), Terrebonne (34,4), Laval (33,3), Sherbrooke (29,8) et Longueuil (29), et la régie intermunicipale de police Richelieu-Saint-Laurent (28,9). La police de Montréal arrive en queue de peloton de la province avec un taux de résolution pondéré de 28,4.

Parmi toutes les métropoles, c'est Toronto qui obtient le meilleur indice (39,7). Et de tous les services de police canadiens, c'est la GRC de Moncton, au Nouveau-Brunswick, qui fait meilleure figure (46).

Montréal, moins efficace?

La police de Montréal est-elle moins efficace que les autres corps policiers du Québec? Non, répond Marc Ouimet, professeur à l'École de criminologie de l'Université de Montréal.

Statistique Canada s'est basé sur la gravité des crimes pour calculer son taux de résolution pondéré. Or, pour mesurer l'efficacité d'un corps policier, on devrait tenir compte du type de crime commis sur le territoire, selon Marc Ouimet.

«Le taux de résolution varie énormément selon le type de criminalité dans un territoire», explique-t-il. Au Québec, 80% des crimes de voies de fait se soldent par des accusations, alors que c'est le cas de moins de 10% des vols de véhicules et des introductions par effraction.

Enfin, le taux de résolution est généralement moins élevé dans les grandes villes comme Montréal, indique Marc Ouimet. Les délits commis par le crime organisé étant plus compliqués à résoudre, et leurs auteurs, plus difficiles à identifier.