Pour avoir eu des rapports sexuels avec cinq adolescentes à qui il enseignait le basket, Gabriel Méus-Leclerc a été condamné à trois ans de prison, hier, au palais de justice de Montréal.

Les faits sont survenus entre 1993 et 2005, alors qu'il entraînait des élèves des écoles secondaires d'Anjou et de Regina Assumpta. L'homme de 37 ans en avait à peine 21 quand il a eu des rapports sexuels avec la première victime, entre 1993 et 1995. Les relations ont commencé par des embrassades et des attouchements, pour se conclure par des rapports complets.

 

En rendant sentence, hier, le juge Gilles Cadieux a noté que l'accusé n'était pas beaucoup plus âgé que la victime à l'époque, puisque celle-ci avait 16 ans au début, et 18 ans à la fin. Si les choses s'étaient arrêtées là, cela aurait pu apparaître comme un incident de parcours. Mais l'entraîneur a recommencé avec d'autres jeunes filles par la suite. De décembre 2000 à avril 2001, il a eu des relations avec une adolescente de 14-15 ans. Dans une déclaration, la jeune fille a dit qu'elle avait «perdu sa virginité en dedans d'une semaine».

En fait, il a eu des relations complètes avec deux des victimes. Avec les autres, les choses étaient allées moins loin. L'homme, sportif et musclé, suscitait l'admiration des jeunes filles et il en profitait. Il était parfaitement conscient de ce qu'il faisait, car il a déjà confié à une des jeunes filles que si cela se savait, il aurait de «gros problèmes».

Le pot aux roses est découvert

On a découvert le pot aux roses en 2005, avec les premières allégations à son sujet. Méus-Leclerc a rapidement été congédié par le Collège Regina Assumpta, et des accusations criminelles ont été portées à son égard. Ces premières dénonciations ont incité les autres victimes à sortir de l'ombre. Il a plaidé coupable à des accusations d'exploitation sexuelle en situation d'autorité.

Pour calibrer sa sentence, le juge dit avoir pris en compte le fait que l'accusé a plaidé coupable avant même l'enquête préliminaire, qu'il n'a aucun antécédent judiciaire, qu'il a un emploi et a entrepris une thérapie. Au chapitre des facteurs aggravants, le juge a noté l'âge des victimes (14 à 18 ans), la fréquence des gestes, surtout sur deux des victimes, et le fait qu'il était en situation d'autorité. Me Patrick Lafrenière, en défense, suggérait une peine à purger dans la collectivité, tandis que la procureure de la Couronne Louise Blais recommandait trois ans. Le juge a trouvé que cette dernière option était plus indiquée.

Méus-Leclerc, père d'un enfant de 5 ans, vit séparé de sa conjointe. Son arrestation avait créé une certaine commotion dans le milieu du basket, où il était actif et bien connu. En 2004, Basketball Québec lui avait décerné le titre d'entraîneur de l'année. Hier, il a été incarcéré au terme de l'audience.