Au lendemain du meurtre de David Mutunzi, le cadavre du garçon de 17 ans ne se trouvait plus dans l'appartement de Michel, et l'endroit avait été nettoyé. En outre, les draps du lit et une serviette avaient disparu.

C'est ce qu'avait constaté Michel (nom fictif) en revenant dans son appartement de la rue Forest, le dimanche 25 novembre 2007, si l'on se fie au témoignage qu'il a livré à l'enquête préliminaire de Marchath Marseilles, en août 2008. Ce témoignage a été présenté en preuve au jury, hier, dans le cadre du procès de Marseilles, parce que Michel, âgé de 20 ans, souffre depuis le 16 novembre d'une psychose qui le rend inapte à témoigner. Il avait fait un premier épisode de psychose en septembre 2008, soit un mois après avoir livré son témoignage à l'enquête préliminaire. Il semblait cependant très lucide et répondait directement aux questions au cours de ce témoignage, comme on a pu le constater à l'écoute, hier.

 

Marseilles, 20 ans, est accusé d'avoir tué sans préméditation le jeune Mutunzi, en lui tirant une balle dans le front. Le drame s'est produit dans l'appartement de Michel, vers 19h, le 24 novembre 2007. Comme les deux autres témoins avant lui, (Rachid et Simon, aussi des noms fictifs), Michel affirme que Marseilles a sorti une carabine, l'a pointée vers David, et lui a demandé son argent. Dès après, il lui a tiré une balle dans le front. Puis, il a pointé l'arme vers Rachid et a appuyé sur la détente. Mais le coup de feu n'est pas parti.

»J'ai tout fait»

On savait déjà que Rachid et Simon s'étaient enfuis de l'appartement après le coup de feu. Hier, par le témoignage de Michel, on a appris que Marseilles a quitté rapidement les lieux lui aussi, par la porte de derrière.

Dans la soirée, Marseilles l'a appelé pour lui dire de ne rien révéler. Le lendemain, Marseilles a de nouveau téléphoné à Michel. «Il a dit: «J'ai tout fait»», a expliqué Michel, ce qui voulait dire qu'il avait sorti le corps et nettoyé la place.