Après trois semaines de silence, l'ami de coeur de Natasha Cournoyer a réagi aujourd'hui à l'arrestation de son présumé meurtrier Claude Larouche, accusé hier de meurtre prémédité. Dans une lettre de deux pages qu'il a fait parvenir ce matin au journaliste de LCN, Félix Séguin, Michel Trottier dénonce les lacunes dans le système de surveillance des prédateurs sexuels.

«En ce qui concerne le passé criminalisé du suspect, il m'apparaît évident que le système actuel de contrôle des prédateurs est déficient», écrit-il. «Le jour où la population dans son ensemble décidera en front commun de punir réellement les récidivistes, le gouvernement n'aura d'autres choix que d'écouter et d'agir.» Le jeune homme de 32 ans est également revenu sur le calvaire qu'il a vécu depuis la disparition tragique de son amie, le premier octobre dans un stationnement de Laval.

«Il s'agit d'une épreuve qui brise des vies. Par le geste posé, s'il est reconnu coupable, cet homme n'a pas seulement enlevé la vie de la femme de ma vie, il m'a aussi enlevé la mienne.»

«Les nuits sont parfois longues, l'angoisse si déchirante, la tristesse si pénible on a l'impression que la vie est terminée et que jamais on ne pourra s'en remettre», ajoute-il.

Quelques jours après la disparition de Natasha Cournoyer, Michel Trottier avait multiplié les déclarations dans les médias pour inciter des témoins à contacter la police et pour demander au ravisseur de la libérer. Dans sa lettre, il s'adresse aux personnes qui ont pu le soupçonner à la suite de sa sortie publique.

«À tous ceux qui ont jugé ma présence en première ligne du combat, à tous ceux qui ont mis en doute mon amour pour cette femme, je me permets simplement ceci: puissiez-vous un jour connaître l'amour tel que je l'ai connu envers Natasha Cournoyer.»

Pour prouver son innocence et pour faire avancer l'enquête, Michel Trottier s'était soumis au test du polygraphe le 14 octobre.

«Le polygraphe a été passé dans un contexte de respect et de professionnalisme. Bien qu'il s'agisse probablement de l'événement le plus dégradant et le plus embarrassant de ma jeune vie, je tiens à souligner qu'il était nécessaire. Cet épisode obligé m'a privé de mon deuil pour un moment et m'a bouleversé en tout point. Par souci de transparence, de respect envers ma vie professionnelle et afin d'accélérer le travail des policiers ce passage obligé à donc été fait.»

Dans sa lettre, il salue également le travail des policiers. «Je tiens à remercier publiquement l'équipe de la section des crimes majeurs de la police de la Ville de Montréal...qui m'a permis d'avoir confiance en leur service et permet aujourd'hui à des milliers de femmes de respirer plus librement.»