L'ancienne lieutenante-gouverneure Lise Thibault a plaidé non coupable, mardi, à des accusations de fraude et d'abus de confiance relativement à des dépenses effectuées durant son mandat.

Michel Massicotte, l'avocat qui l'a représentée devant le juge Bernard Lemieux, de la Cour du Québec, a déclaré que sa cliente avait choisi d'être entendue devant juge et jury.

Lors d'un point de presse, M. Massicotte a affirmé que la suite des procédures a été reportée à décembre, ce qui lui permettra d'examiner la preuve qui a été déposée.

«J'ai eu l'occasion de la regarder très sommairement, a-t-il dit lors d'un point de presse. On parle de plusieurs caisses de documents, puisqu'il s'agit d'une enquête qui a porté sur 10 ans d'administration publique.»

Mme Thibault, âgée de 70 ans, était absente du palais de justice, mardi, mais M. Massicotte a affirmé qu'elle avait confiance de pouvoir faire valoir sa version des faits.

«C'est sûr que ce n'est rien d'agréable dans son cas, a-t-il dit. Mais je pense qu'elle a pleinement confiance que le système de justice va faire son travail et qu'à la fin, elle aura l'occasion de s'expliquer.»

D'ici la prochaine audience, M. Massicotte pourra demander au ministère public des précisions ou des éléments de preuve supplémentaires.

Mais cette audience, dans environ un mois, portera sur des aspects techniques et la défense n'a pas l'intention de faire entendre de témoin.

«Est-ce qu'à ce moment-là nous serons en mesure de procéder à l'enquête, est-ce que ça prendra une date additionnelle parce qu'il y aura d'autre preuve à être acheminée?, a-t-il demandé. Je ne peux vous le dire à ce moment.»

Dans un rapport conjoint déposé il y a deux ans, les vérificateurs généraux du Québec et du Canada, Renaud Lachance et Sheila Fraser, ont conclu qu'entre 1997 et 2007, l'ancienne représentante de la reine a obtenu des remboursements totalisant 700 000 $ pour des dépenses qui n'étaient pas reliées à ses fonctions.

Le mois dernier, six accusations de fraude, d'abus de confiance et d'utilisation de faux documents ont été portées contre Mme Thibault, qui a nié toute malversation lors d'une commission parlementaire l'an dernier.

Mardi, M. Massicotte n'a pas exclu la possibilité que sa cliente choisisse éventuellement d'être entendue par un juge seul.

«Nous avons pris juge et jury pour le moment, a-t-il dit. C'est une position qui peut changer en cours de route.»

M. Massicotte a affirmé qu'il ne croit pas que Mme Thibault sera présente au palais de justice le 1er décembre prochain.

Par ailleurs, le ministère de la Justice étudie toujours la possibilité d'intenter des poursuites judiciaires contre Mme Thibault, afin de lui réclamer le remboursement de dépenses injustifiées.

Durant son mandat, l'ex-lieutenante-gouverneure a fait des réclamations pour des voyages, des repas entre amis, des cours de ski, de golf, et le transport, du Québec jusqu'en Floride, de voiturettes de golf spécialement adaptées.